Le Bou El Mogdad
Une idée pour vos clients en quête d'aventure africaine? Un navire légendaire, le Bou El Mogdad navigue de nouveau, depuis quelques semaines, sur le Fleuve Sénégal, à la faveur d’un projet touristique. Plus qu’une croisière à bord du mythique bateau, c’est une aventure peu commune entre le Sénégal et la Mauritanie que ses promoteurs souhaitent offrir.
Un article du webzine Afrik.com
Voilà près de 20 ans que les habitants de Saint-Louis et ses autres riverains n’avaient pas vu se mouvoir le Bou El Mogdad sur les eaux du fleuve Sénégal. Les plus jeunes en rêvaient en entendant parler de ce bateau, avec nostalgie et émotion, par leurs aînés. C’est le cas de Jean-Jacques Bancal, le directeur du réceptif sénégalais Sahel Découverte, qui est à l’origine du retour du Bou dans la ville de légende, ancienne capitale de l’Afrique occidentale française (AOF). « Petit, je rêvais du bateau, et j’ai été le voir plusieurs fois avec beaucoup de nostalgie. C’est devenu un projet il y a sept ans. Sept années pendant lesquelles, j’ai essayé de convaincre son propriétaire de le ramener à St-Louis. Il s’y refusait parce qu’il se trouvait trop vieux, mais il m’a proposé de l’acheter. Ce que je n’avais pas les moyens de faire. Je me suis donc mis à la recherche de partenaires. Je suis Saint-Louisien et le Bou, pour moi, appartient à St-Louis. Le ramener, c’était lui restituer ce qu’elle avait perdu et donner un second souffle à la navigation dans cette ville portuaire. » Après avoir déjà servi le tourisme en Sierra Léone, en Guinée Bissau et dans le Sine Saloum (région du Sénégal), le Bou fait désormais la navette sur le fleuve Sénégal entre St-Louis et Podor (région de St-Louis). Ce retour a notamment nécessité la réouverture du célèbre pont Faidherbe qui relie l’île de Saint-Louis au quartier de Sor.
Un retour qui ravit
Le tour operator français Chemins de sable, spécialisé dans le tourisme d’aventure, Bassari Viajes, un réceptif espagnol et des investisseurs belges ont ainsi contribué à rendre effectif ce retour qui a pris la forme d’un projet touristique. Le bateau, totalement rénové, a été construit dans les années 50 sur les chantiers navals hollandais pour les Messageries du Sénégal. Jusqu’en 1970, il a assuré le transport des marchandises et de passagers sur le fleuve entre Saint-Louis du Sénégal et Kayes au Mali. Véritable lien entre les populations, il doit son nom aux Bou El Mogdad, interprètes de père en fils, pour le compte du gouvernement français pendant la conquête coloniale.
Adama Cheibany Aw, le chef d’exploitation du barrage de Diama dont la construction a nécessité le retrait du Bou du cours d’eau, et représentant de l’Organisation pour la valorisation du Fleuve Sénégal OMVS se souvient. « C’était le moyen de transport idéal pour aller vers les localités lointaines surtout en période d’hivernage. Je l’ai pris deux fois quand j’étais petit. Quand, je l’ai revu il y a quelques semaines, j’ai été ravi. C’était une sorte de pélerinage ». Une chanson populaire, reprise par le musicien sénégalais Baba Maâl et promoteur du festival international, dénommé « Les blues du fleuve », qui devrait se tenir justement à Podor en mars prochain, avait même été dédiée au Bou. Aussi, c’est un peu du passé et du présent des rives du fleuve Sénégal, entre le Sénégal et la Mauritanie, que vous découvrirez à bord de ce bateau de plus de 50 m de long sur 10 m de large, qui peut accueillir 54 personnes.
Faire du tourisme autrement
« Le Bou part tous les lundis matins de St-Louis ou de Podor et arrive tous les vendredis soir au bout de son voyage en parcourant 250 km sur le fleuve Sénégal. », indique M. Bancal. Saint-Louis du Sénégal, bien évidemment, le magnifique parc du Djoudj, troisième parc ornithologique du monde (classé par l’Unesco), la bourgarde de Richard Toll, ville de la canne à sucre, Dagana, un ancien comptoir français et Podor, situé sur l’île à Morphil, dont le Fort et ses quais sont inscrits au patrimoine de l’Unesco, constituent les principales escales de ce magnifique voyage sur le fleuve. « Nous visitons à chaque escale deux ou trois villages au nord de Richard Toll, poursuit le promoteur touristique. Cette croisière s’adresse à tous, à des gens curieux qui ont envie de découvrir des régions non touristiques du Sénégal et de la Mauritanie tout en les préservant et qui aiment sortir des sentiers battus. Même son de cloche chez Olivier Thery, directeur associé de Chemins de Sable qui explique pourquoi il a voulu participer à ce projet. « Notre objectif a toujours été de nous appuyer sur des produits régionaux, atypiques et originaux qui portent les gens à la rencontre des populations locales et de leurs traditions tout en veillant à la sauvegarde du patrimoine. »
« Le Bou est certes un projet touristique, insiste Jean-Jacques Bancal, mais j’aimerais qu’il représente plus pour les Sénégalais, notamment de Dakar et de Saint-Louis. Je souhaite qu’ils se l’approprient un peu plus en tant que passagers grâce à des tarifs spéciaux. Et dans un avenir très proche, je voudais mener des actions dans les villages que l’on va traverser. Comme par exemple, apporter le courrier : les gens donneraient ma boîte postale et je pourrais ainsi le leur faire parvenir tous les quinze jours, ce qui leur évite d’atteindre un mois. De même, nous pourrions encore transporter des produits qu’ils ont du mal à se procurer ou prendre des commandes de médicaments qu’on ne trouve pas dans la région. En somme, nous souhaitons maintenir un lien privilégié avec les populations ». D’autant plus que, même si ce n’est plus sa vocation première, le mythique Bou El Mogdad est encore aujourd’hui, 50 ans après sa construction, le seul moyen de relier certaines villes situées sur le fleuve. Et pour ceux qui embarqueront à son bord pour une croisière, une manière fort originale de découvrir les rives du fleuve Sénégal.
Chemins de Sable
2, rue de la Roquette
75011 Paris
Tél : 01 55 28 39 99
Sahel Découverte
Rue Blaise Diagne - BP 226 Saint-Louis (Sénégal)
Tél : + 221 961 52 58/56 89
Voilà près de 20 ans que les habitants de Saint-Louis et ses autres riverains n’avaient pas vu se mouvoir le Bou El Mogdad sur les eaux du fleuve Sénégal. Les plus jeunes en rêvaient en entendant parler de ce bateau, avec nostalgie et émotion, par leurs aînés. C’est le cas de Jean-Jacques Bancal, le directeur du réceptif sénégalais Sahel Découverte, qui est à l’origine du retour du Bou dans la ville de légende, ancienne capitale de l’Afrique occidentale française (AOF). « Petit, je rêvais du bateau, et j’ai été le voir plusieurs fois avec beaucoup de nostalgie. C’est devenu un projet il y a sept ans. Sept années pendant lesquelles, j’ai essayé de convaincre son propriétaire de le ramener à St-Louis. Il s’y refusait parce qu’il se trouvait trop vieux, mais il m’a proposé de l’acheter. Ce que je n’avais pas les moyens de faire. Je me suis donc mis à la recherche de partenaires. Je suis Saint-Louisien et le Bou, pour moi, appartient à St-Louis. Le ramener, c’était lui restituer ce qu’elle avait perdu et donner un second souffle à la navigation dans cette ville portuaire. » Après avoir déjà servi le tourisme en Sierra Léone, en Guinée Bissau et dans le Sine Saloum (région du Sénégal), le Bou fait désormais la navette sur le fleuve Sénégal entre St-Louis et Podor (région de St-Louis). Ce retour a notamment nécessité la réouverture du célèbre pont Faidherbe qui relie l’île de Saint-Louis au quartier de Sor.
Un retour qui ravit
Le tour operator français Chemins de sable, spécialisé dans le tourisme d’aventure, Bassari Viajes, un réceptif espagnol et des investisseurs belges ont ainsi contribué à rendre effectif ce retour qui a pris la forme d’un projet touristique. Le bateau, totalement rénové, a été construit dans les années 50 sur les chantiers navals hollandais pour les Messageries du Sénégal. Jusqu’en 1970, il a assuré le transport des marchandises et de passagers sur le fleuve entre Saint-Louis du Sénégal et Kayes au Mali. Véritable lien entre les populations, il doit son nom aux Bou El Mogdad, interprètes de père en fils, pour le compte du gouvernement français pendant la conquête coloniale.
Adama Cheibany Aw, le chef d’exploitation du barrage de Diama dont la construction a nécessité le retrait du Bou du cours d’eau, et représentant de l’Organisation pour la valorisation du Fleuve Sénégal OMVS se souvient. « C’était le moyen de transport idéal pour aller vers les localités lointaines surtout en période d’hivernage. Je l’ai pris deux fois quand j’étais petit. Quand, je l’ai revu il y a quelques semaines, j’ai été ravi. C’était une sorte de pélerinage ». Une chanson populaire, reprise par le musicien sénégalais Baba Maâl et promoteur du festival international, dénommé « Les blues du fleuve », qui devrait se tenir justement à Podor en mars prochain, avait même été dédiée au Bou. Aussi, c’est un peu du passé et du présent des rives du fleuve Sénégal, entre le Sénégal et la Mauritanie, que vous découvrirez à bord de ce bateau de plus de 50 m de long sur 10 m de large, qui peut accueillir 54 personnes.
Faire du tourisme autrement
« Le Bou part tous les lundis matins de St-Louis ou de Podor et arrive tous les vendredis soir au bout de son voyage en parcourant 250 km sur le fleuve Sénégal. », indique M. Bancal. Saint-Louis du Sénégal, bien évidemment, le magnifique parc du Djoudj, troisième parc ornithologique du monde (classé par l’Unesco), la bourgarde de Richard Toll, ville de la canne à sucre, Dagana, un ancien comptoir français et Podor, situé sur l’île à Morphil, dont le Fort et ses quais sont inscrits au patrimoine de l’Unesco, constituent les principales escales de ce magnifique voyage sur le fleuve. « Nous visitons à chaque escale deux ou trois villages au nord de Richard Toll, poursuit le promoteur touristique. Cette croisière s’adresse à tous, à des gens curieux qui ont envie de découvrir des régions non touristiques du Sénégal et de la Mauritanie tout en les préservant et qui aiment sortir des sentiers battus. Même son de cloche chez Olivier Thery, directeur associé de Chemins de Sable qui explique pourquoi il a voulu participer à ce projet. « Notre objectif a toujours été de nous appuyer sur des produits régionaux, atypiques et originaux qui portent les gens à la rencontre des populations locales et de leurs traditions tout en veillant à la sauvegarde du patrimoine. »
« Le Bou est certes un projet touristique, insiste Jean-Jacques Bancal, mais j’aimerais qu’il représente plus pour les Sénégalais, notamment de Dakar et de Saint-Louis. Je souhaite qu’ils se l’approprient un peu plus en tant que passagers grâce à des tarifs spéciaux. Et dans un avenir très proche, je voudais mener des actions dans les villages que l’on va traverser. Comme par exemple, apporter le courrier : les gens donneraient ma boîte postale et je pourrais ainsi le leur faire parvenir tous les quinze jours, ce qui leur évite d’atteindre un mois. De même, nous pourrions encore transporter des produits qu’ils ont du mal à se procurer ou prendre des commandes de médicaments qu’on ne trouve pas dans la région. En somme, nous souhaitons maintenir un lien privilégié avec les populations ». D’autant plus que, même si ce n’est plus sa vocation première, le mythique Bou El Mogdad est encore aujourd’hui, 50 ans après sa construction, le seul moyen de relier certaines villes situées sur le fleuve. Et pour ceux qui embarqueront à son bord pour une croisière, une manière fort originale de découvrir les rives du fleuve Sénégal.
Chemins de Sable
2, rue de la Roquette
75011 Paris
Tél : 01 55 28 39 99
Sahel Découverte
Rue Blaise Diagne - BP 226 Saint-Louis (Sénégal)
Tél : + 221 961 52 58/56 89