Canyon de Tamerza
Par David Nathan --- J'ai mon voyage ! (MD) a récemment été invité à un séjour d'une semaine en Tunisie. Ce voyage organisé par Sultana Tours en collaboration avec l'Office du Tourisme Tunisien, avait pour but de faire découvrir aux journalistes participant le nouveau visage de ce pays dont l'histoire a profondément été modifiée un certain 14 janvier 2011, date à laquelle le président Ben Ali, en poste depuis 1987, a quitté ses fonctions. Cette révolution de Jasmin, à laquelle les Tunisiens préfèrent le terme de Révolution de la dignité, a changé la donne, amenant un vent de liberté mais entrainant le départ massif des touristes.
Des hôtels sans clients
Au cours de cette incroyable traversée du pays, nous avons séjourné dans six hôtels différents (voir Tunisie: en attendant le retour des touristes et Tunisie: une carte postale intacte), le but étant de voir un maximum de lieux différents. Tunis, Sousse, Matmata, Hammamet, Monastir, Douz...autant de carte postales.
Le premier constat qui s'est imposé à moi est que le pays souffre d'une image qui ne correspond pas vraiment à la réalité. Avant même de prendre l'avion, le simple fait de dire que je m'apprêtais à partir une semaine en Tunisie suscitait immédiatement et immanquablement ce genre de commentaire : «C'est risqué d'aller là-bas, t'as bien réfléchi ?» ou «Moi je n'aimerais pas y aller, sois prudent, on ne sait jamais». On ne sait jamais en effet... Il faut dire que les images qui tournent en boucle à la télévision ont de quoi faire naître la crainte ; il s'agit de la voisine Libye, en pleine ébullition à notre départ et toujours au moment d'écrire ces quelques lignes.
Des hôtels sans clients
Au cours de cette incroyable traversée du pays, nous avons séjourné dans six hôtels différents (voir Tunisie: en attendant le retour des touristes et Tunisie: une carte postale intacte), le but étant de voir un maximum de lieux différents. Tunis, Sousse, Matmata, Hammamet, Monastir, Douz...autant de carte postales.
Le premier constat qui s'est imposé à moi est que le pays souffre d'une image qui ne correspond pas vraiment à la réalité. Avant même de prendre l'avion, le simple fait de dire que je m'apprêtais à partir une semaine en Tunisie suscitait immédiatement et immanquablement ce genre de commentaire : «C'est risqué d'aller là-bas, t'as bien réfléchi ?» ou «Moi je n'aimerais pas y aller, sois prudent, on ne sait jamais». On ne sait jamais en effet... Il faut dire que les images qui tournent en boucle à la télévision ont de quoi faire naître la crainte ; il s'agit de la voisine Libye, en pleine ébullition à notre départ et toujours au moment d'écrire ces quelques lignes.
Ferid Fetni, directeur central de la promotion de la Tunisie
Une des premières visites que nous faisons est d'aller rencontrer M. Ferid Fetni, le directeur central de la promotion de la Tunisie à son bureau de Tunis. Son discours se veut rassurant, j'écoute avec intérêt. «Nous sommes heureux de vous faire découvrir la Tunisie à visage découvert, nous lance-t-il. Il n'y a plus aucun souci sur le plan de la sécurité, nous sommes désormais dans une phase de reconstruction, nous sommes passés du népotisme à la méritocratie».
Dehors les sacs poubelles jonchent les rues de Tunis. On nous apprendra qu'une grève de la municipalité en est la cause. Nous sillonnons la capitale, ses quartiers populaires, ses coins touristiques et partout la même image : une ville souriante, des gens accueillants mais presque pas de touristes, même sur les sites les plus célèbres. Plusieurs commerçants me diront la même chose au cours de ce séjour, le même discour à quelque chose près que la responsable d'Optic Plus, un opticien de la rue de la Liberté. «Depuis les événements nous avons perdu plus de 60% de notre clientèle, les touristes ont disparu, mais nous sommes contents de ce qui s'est passé et nous sommes très confiants en l'avenir» nous a confié la commerçante le sourire aux lèvres.
Dehors les sacs poubelles jonchent les rues de Tunis. On nous apprendra qu'une grève de la municipalité en est la cause. Nous sillonnons la capitale, ses quartiers populaires, ses coins touristiques et partout la même image : une ville souriante, des gens accueillants mais presque pas de touristes, même sur les sites les plus célèbres. Plusieurs commerçants me diront la même chose au cours de ce séjour, le même discour à quelque chose près que la responsable d'Optic Plus, un opticien de la rue de la Liberté. «Depuis les événements nous avons perdu plus de 60% de notre clientèle, les touristes ont disparu, mais nous sommes contents de ce qui s'est passé et nous sommes très confiants en l'avenir» nous a confié la commerçante le sourire aux lèvres.
Serge Deslongchamps, responsable relations publiques de Sultana Tours et Hichem Fourati, gouverneur de Monastir
Dans les hôtels où nous séjournons, même réalité: les clients ne sont plus au rendez-vous et le taux de remplissage avoisine les 25% quand tout va bien. Plus tard le gouverneur de Monastir nous recevra et nous dira la même chose, confirmant ce sentiment que nous avons eu depuis le début. «La révolution tunisienne a été une révolution paisible, qui a été faite dans le but de recouvrer la démocratie et la liberté, nous a déclaré Hichem Fourati, gouverneur de Monastir, l'un des 24 gouvernorats de Tunisie au cours d'un entretien privé. Elle démontre de la grande maturité du peuple tunisien et de sa capacité à prendre son destin en main». Le dignitaire tunisien nous confiera que le taux d'occupation dans les hôtels et autres résidences de son gouvernorat tourne autour de 10%, contre 40% l'an passé à la même période.
Si les récents événements ont eu des conséquences directes et lourdes sur le tourisme tunisien, il n'en demeure pas moins que l'optimisme est généralisé dans le pays. De l'employé du souk aux hauts responsables de l'État, le discours est identique: le meilleur reste à venir.
Une indestructible confiance en l'avenir
«Je suis très confiant dans l'avenir du pays, nous a confié Néji Gouider, directeur du bureau canadien de l’Office National du Tourisme Tunisien, qui a d'ailleurs pris part à ce séjour à nos côtés. Les gens sont mal informés et associent la Tunisie à la crise Libyenne, le résultat est sans appel : nous accusons une baisse de 60% des visiteurs entre janvier et mars 2011. Il faut absolument rassurer les gens, leur dire que tout va bien car c'est la réalité !».
Pour les agences de voyage comme Sultana Tours, l'impact a été violent. «Nous avons eu 50% d'annulation pour la période janvier-mars, dit Serge Deslongchamps, en charge des relations publiques. La Tunisie représente plus de 65% de notre chiffre d'affaires». À la lumière de ces chiffres révélateurs, on comprend mieux l'importance d'un tel voyage.
Pour bon nombre de Tunisiens, la fin du règne de Ben Ali augure d'un renouveau. «Les choses s'améliorent de jour en jour, même si cela va prendre du temps bien sûr, continue Néji Gouider. Contrairement à ce qui se passait avant, nous espérons que les investisseurs étrangers viennent au pays et qu'enfin on redynamise l'économie. La plupart de nos diplômés sont à ce jour sans emploi».
Si les récents événements ont eu des conséquences directes et lourdes sur le tourisme tunisien, il n'en demeure pas moins que l'optimisme est généralisé dans le pays. De l'employé du souk aux hauts responsables de l'État, le discours est identique: le meilleur reste à venir.
Une indestructible confiance en l'avenir
«Je suis très confiant dans l'avenir du pays, nous a confié Néji Gouider, directeur du bureau canadien de l’Office National du Tourisme Tunisien, qui a d'ailleurs pris part à ce séjour à nos côtés. Les gens sont mal informés et associent la Tunisie à la crise Libyenne, le résultat est sans appel : nous accusons une baisse de 60% des visiteurs entre janvier et mars 2011. Il faut absolument rassurer les gens, leur dire que tout va bien car c'est la réalité !».
Pour les agences de voyage comme Sultana Tours, l'impact a été violent. «Nous avons eu 50% d'annulation pour la période janvier-mars, dit Serge Deslongchamps, en charge des relations publiques. La Tunisie représente plus de 65% de notre chiffre d'affaires». À la lumière de ces chiffres révélateurs, on comprend mieux l'importance d'un tel voyage.
Pour bon nombre de Tunisiens, la fin du règne de Ben Ali augure d'un renouveau. «Les choses s'améliorent de jour en jour, même si cela va prendre du temps bien sûr, continue Néji Gouider. Contrairement à ce qui se passait avant, nous espérons que les investisseurs étrangers viennent au pays et qu'enfin on redynamise l'économie. La plupart de nos diplômés sont à ce jour sans emploi».
Néji Gouider directeur du bureau canadien de l’Office National du Tourisme Tunisien et Tarek Ghodhbani directeur des ventes de Tunis Air
Ligne Montréal-Tunis: la fin de l'arlésienne ?
On en parle depuis des années de cette ligne directe Montréal-Tunis, elle rapprocherait le Québec de la Tunisie, éviterait la fameuse escale à Paris ou à Casablanca et génèrerait sûrement d'importantes retombées en termes de flux touristique. Au milieu de notre séjour, nous rencontrons Tarek Ghodhbani, le directeur des ventes de Tunis Air. Au cours d'un entretien privé avec lui, il nous apprendra que si la livraison des trois Airbus A330 n'a pas de retard, la ligne Montréal-Tunis devrait être ouverte dès le mois de mai 2012. La fréquence serait de deux vols par semaine au cours des deux première années (jour 4 et 7) puis trois ou quatre les années suivantes.
«Tous les accords nécessaires ont été signés, nous a assuré Tarek Ghodhbani. Beaucoup de choses sont bien sûr retardées et rediscutées à cause de la révolution, mais on parle simplement de retard, la création de la ligne va être opérationnelle, on prépare d'ailleurs les vols d’inauguration». Le directeur des ventes de Tunis Air nous promet des tarifs qui s'aligneront sur ceux de ses concurrents directs Royal Air Maroc et Air France « Ce sera le même prix ou moins cher».
Et la suite ?
Aujourd'hui la Tunisie a son avenir en main. Elle a fait tomber le dictateur, mais c'est paradoxalement elle qui doit se relever et faire face à l'hémorragie des touristes, à une image de pays dangereux. Dynamiser son économie en s'ouvrant aux capitaux étrangers, donner des emplois à ses diplômés, autant de chantiers que ce pays à la beauté intacte doit désormais entreprendre.
Mais avant de se lancer dans cette nouvelle ère, il faudra attendre les élections de l'Assemblée Constituante le 24 juillet prochain qui, espérons-le, donneront au pays un ciment politique sans lequel rien n'est possible.
On en parle depuis des années de cette ligne directe Montréal-Tunis, elle rapprocherait le Québec de la Tunisie, éviterait la fameuse escale à Paris ou à Casablanca et génèrerait sûrement d'importantes retombées en termes de flux touristique. Au milieu de notre séjour, nous rencontrons Tarek Ghodhbani, le directeur des ventes de Tunis Air. Au cours d'un entretien privé avec lui, il nous apprendra que si la livraison des trois Airbus A330 n'a pas de retard, la ligne Montréal-Tunis devrait être ouverte dès le mois de mai 2012. La fréquence serait de deux vols par semaine au cours des deux première années (jour 4 et 7) puis trois ou quatre les années suivantes.
«Tous les accords nécessaires ont été signés, nous a assuré Tarek Ghodhbani. Beaucoup de choses sont bien sûr retardées et rediscutées à cause de la révolution, mais on parle simplement de retard, la création de la ligne va être opérationnelle, on prépare d'ailleurs les vols d’inauguration». Le directeur des ventes de Tunis Air nous promet des tarifs qui s'aligneront sur ceux de ses concurrents directs Royal Air Maroc et Air France « Ce sera le même prix ou moins cher».
Et la suite ?
Aujourd'hui la Tunisie a son avenir en main. Elle a fait tomber le dictateur, mais c'est paradoxalement elle qui doit se relever et faire face à l'hémorragie des touristes, à une image de pays dangereux. Dynamiser son économie en s'ouvrant aux capitaux étrangers, donner des emplois à ses diplômés, autant de chantiers que ce pays à la beauté intacte doit désormais entreprendre.
Mais avant de se lancer dans cette nouvelle ère, il faudra attendre les élections de l'Assemblée Constituante le 24 juillet prochain qui, espérons-le, donneront au pays un ciment politique sans lequel rien n'est possible.