Par Nathalie De Grandmont ------ Le Cambodge est un pays en pleine renaissance. Il connaît une belle croissance et devient de plus en plus accessible, grâce à l'arrivée de plusieurs transporteurs "low-cost" en Asie, qui permettent d'y accéder facilement, à partir de plusieurs pays voisins, dont la Thaïlande. Certes, les Cambodgiens ont beaucoup de retard à rattraper, mais ils redoublent d'ardeur pour gagner leur place sur l'échiquier touristique, en misant énormément sur les temples d'Angkor et sur la renaissance de leurs traditions artistiques.
Les commerces et les visiteurs sont de plus en plus nombreux dans les rues de Siem Reap
L'art de renouer avec le tourisme
Le Cambodge est un pays qui a connu beaucoup de soubresauts et de moments sombres dans son histoire, notamment pendant le terrible règne des Khmers Rouges (1975 à 1979) qui a fait des milliers de victimes et provoqué l'effondrement de l'élite et des arts traditionnels, entre autres. Avec les élections législatives de 2008 et de 2013, le Cambodge pacifié a pu commencer progressivement à développer ses infrastructures et à s'ouvrir au tourisme. En fait, il faudrait plutôt dire "renouer" avec le tourisme...
En effet, les premiers visiteurs ont commencé à affluer vers Siem Reap dès le début du 20ème siècle. A l'époque, les nouvelles compagnies de croisières sur le Mékong vantaient l'excitation de découvrir le fameux "Royaume perdu d'Angkor", à moitié caché sous les tentacules de la jungle.
Le Cambodge est un pays qui a connu beaucoup de soubresauts et de moments sombres dans son histoire, notamment pendant le terrible règne des Khmers Rouges (1975 à 1979) qui a fait des milliers de victimes et provoqué l'effondrement de l'élite et des arts traditionnels, entre autres. Avec les élections législatives de 2008 et de 2013, le Cambodge pacifié a pu commencer progressivement à développer ses infrastructures et à s'ouvrir au tourisme. En fait, il faudrait plutôt dire "renouer" avec le tourisme...
En effet, les premiers visiteurs ont commencé à affluer vers Siem Reap dès le début du 20ème siècle. A l'époque, les nouvelles compagnies de croisières sur le Mékong vantaient l'excitation de découvrir le fameux "Royaume perdu d'Angkor", à moitié caché sous les tentacules de la jungle.
Ta Prohn représente bien l'archétype du temple à moitié engouffré par la jungle tropicale.
Dans les années 1920, on parlait déjà d'une véritable " vague" de tourisme: des centaines de visiteurs se rendaient à Siem Reap chaque année, même si la ville ne possédait pas suffisamment d'hébergement adéquat pour les accueillir. A cette époque, le Cambodge faisait partie des colonies françaises de l'Indochine; un protectorat qui englobait également le Vietnam et le Laos, et qui dura près d'un siècle en tout (de 1863 à 1953). Cette situation incita donc les autorités françaises à faire construire 5 hôtels de prestige sur l'ensemble de l'Indochine, dont l'Hôtel Le Royal, à Phnom Penh, et le Grand Hôtel d'Angkor, à Siem Reap (voir plus bas). Pendant quelques décennies, ces hôtels de prestige accueillirent donc de nombreux visiteurs et invités de marque; d'autant plus que des répliques des temples d'Angkor faisaient sensation dans les grandes expositions universelles en Europe. Mais au tournant des années 1970, le Cambodge s'est retrouvé dans une spirale de conflits et de malheurs (guerre du Vietnam, domination des Khmers Rouges puis occupation militaire vietnamienne) qui s'estompera seulement au milieu des années 90, lorsque le pays reprend les rennes de sa destinée et devient l'actuel "Royaume du Cambodge".
Depuis quelques années, les Cambodgiens sont sur la pente ascendante. Plusieurs évoquent le passé à l'occasion, mais surtout pour prouver à quel point ils ont tous un ardent désir de tourner la page et d'aller de l'avant...
Chose certaine, les guides affirmaient que la ville de Siem Reap s'était beaucoup développée au cours des 5 dernières années; voyant augmenter considérablement le nombre d'hôtels et de maisons d'hôtes, de restaurants, de services et d'animation, en général. Le directeur général de l'Hôtel Raffles m'expliquait aussi que le tourisme au Cambodge avait augmenté de 20%, au cours de chacune des trois dernières années. Et bien qu'il y ait un peu de tourisme d'affaires à Pnom Penh, tout le monde s'entend pour dire que les temples d'Angkor demeurent encore la principale locomotive du tourisme au pays. D'ailleurs, le temple d'Angkor Vat est une telle source de fierté qu'il figure même sur le drapeau cambodgien...
Le temple d'Angkor Vat, classé au Patrimoine mondial de l'Unesco
Les fleurons du Cambodge
Cela dit, les Cambodgiens ont raison d'être fiers de leurs temples, car ceux-ci sont au Cambodge ce que les temples Mayas ou Incas sont à l'Amérique centrale. Du IXème au XIIIème siècles, l'empire khmer était une des puissances dominantes de la péninsule indochinoise et contrôlait des régions faisant aujourd’hui partie du Cambodge, du Laos, de la Thaïlande, du Vietnam et même de la Birmanie. Et cet empire a laissé son héritage le plus spectaculaire à Angkor: là où se trouvait la capitale à l'apogée. De nombreux temples furent érigés sur l’ensemble du territoire, mais les plus importants et les plus populaires - Angkor Vat, Angkor Thom et Ta Prohm- se trouvent à quelques kilomètres de Siem Reap.
Cela dit, les Cambodgiens ont raison d'être fiers de leurs temples, car ceux-ci sont au Cambodge ce que les temples Mayas ou Incas sont à l'Amérique centrale. Du IXème au XIIIème siècles, l'empire khmer était une des puissances dominantes de la péninsule indochinoise et contrôlait des régions faisant aujourd’hui partie du Cambodge, du Laos, de la Thaïlande, du Vietnam et même de la Birmanie. Et cet empire a laissé son héritage le plus spectaculaire à Angkor: là où se trouvait la capitale à l'apogée. De nombreux temples furent érigés sur l’ensemble du territoire, mais les plus importants et les plus populaires - Angkor Vat, Angkor Thom et Ta Prohm- se trouvent à quelques kilomètres de Siem Reap.
Les danses traditionnelles s'inspirent des sculptures et bas-reliefs qu'on retrouve sur les temples.
L’architecture khmère a atteint son apogée avec la construction d’Angkor Vat (1113 – 1150) et celle d’Angkor Thom (1181 – 1218). Chose certaine, ces deux temples sont impressionnants et abondamment décorés: de nombreuses sculptures et de murs entiers couverts de bas-reliefs, qui représentent certaines tranches de vies de l’époque. Ces temples illustrent aussi les différentes croyances qui se sont succédées au fil du temps; ce pourquoi les plus anciens honorent généralement des dieux hindous, alors que les plus tardifs témoignent de l'influence bouddhiste. Le temple d’Angkor Vat, par exemple, était dédié au dieu hindou Vishnou. Il était destiné à répliquer le ciel sur terre et il a nécessité 33 ans de construction. Aujourd'hui, Angkor Vat est le mieux préservé de tous et fait d'ailleurs partie du Patrimoine mondial de l'Unesco. Et comme il est l'un des rares à faire face à l'ouest, il devient encore plus spectaculaire au coucher du soleil.
c'est le site d'Angkor Thom que la lumière met en valeur. Cette fois, il s'agit d'une véritable cité fortifiée, entourée par 5 portes magistrales, dont chacune est précédée par une rangée de 54 statues de dieux (à gauche) et 54 statues de démons (à droite). Au centre de ce palais se trouve le mystérieux temple de Bayon: probablement le plus énigmatique de tous, puisqu'il abrite de nombreuses tours de pierre recouvertes de 216 visages monumentaux. D'ailleurs, selon les interprétations, ces visages pourraient être des représentations du roi lui-même... Résultat: Bayon est souvent l'un des temples préférés des visiteurs, suivi de près par celui de Ta Prohm, devenu célèbre grâce au film " Tomb Raider" (avec Angelina Jolie).
c'est le site d'Angkor Thom que la lumière met en valeur. Cette fois, il s'agit d'une véritable cité fortifiée, entourée par 5 portes magistrales, dont chacune est précédée par une rangée de 54 statues de dieux (à gauche) et 54 statues de démons (à droite). Au centre de ce palais se trouve le mystérieux temple de Bayon: probablement le plus énigmatique de tous, puisqu'il abrite de nombreuses tours de pierre recouvertes de 216 visages monumentaux. D'ailleurs, selon les interprétations, ces visages pourraient être des représentations du roi lui-même... Résultat: Bayon est souvent l'un des temples préférés des visiteurs, suivi de près par celui de Ta Prohm, devenu célèbre grâce au film " Tomb Raider" (avec Angelina Jolie).
La danse traditionnelle cambodgienne a aussi été classée au Patrimoine immatériel de l'humanité, en 2003.
Les arts renaissent...
En plus de renouer avec le tourisme, le Cambodge renoue aussi, progressivement, avec son artisanat et ses arts traditionnels, qui avaient été presqu'anéantis pendant la période des Khmers Rouges. D'ailleurs, la danse traditionnelle cambodgienne (danse Apsara) a aussi été classée au Patrimoine immatériel de l'humanité, en 2003. Chaque semaine, l'Hôtel Raffles se fait donc un devoir de présenter un spectacle de danses et de musiques traditionnelles, souvent présenté sur la grande terrasse, au milieu de leurs jardins. La restauration des temples par les équipes scientifiques internationales a aussi permis de faire renaître une foule de petits métiers d'artisanat, comme on peut le voir en visitant les Artisans d'Angkor. Cette entreprise a été créée en 1992 pour répondre aux besoins d'insertion professionnelle des jeunes Cambodgiens. Aujourd'hui, elle forme des centaines d'artisans (y compris 10% d'employés sourds) et emploie plus de 1500 personnes, qui travaillent dans 28 ateliers différents.
En plus de renouer avec le tourisme, le Cambodge renoue aussi, progressivement, avec son artisanat et ses arts traditionnels, qui avaient été presqu'anéantis pendant la période des Khmers Rouges. D'ailleurs, la danse traditionnelle cambodgienne (danse Apsara) a aussi été classée au Patrimoine immatériel de l'humanité, en 2003. Chaque semaine, l'Hôtel Raffles se fait donc un devoir de présenter un spectacle de danses et de musiques traditionnelles, souvent présenté sur la grande terrasse, au milieu de leurs jardins. La restauration des temples par les équipes scientifiques internationales a aussi permis de faire renaître une foule de petits métiers d'artisanat, comme on peut le voir en visitant les Artisans d'Angkor. Cette entreprise a été créée en 1992 pour répondre aux besoins d'insertion professionnelle des jeunes Cambodgiens. Aujourd'hui, elle forme des centaines d'artisans (y compris 10% d'employés sourds) et emploie plus de 1500 personnes, qui travaillent dans 28 ateliers différents.
Les Artisans d'Angkor remettent l'artisanat traditionnel à l'honneur
La boutique principale des Artisans d'Angkor propose donc des visites guidées quotidiennes de différents ateliers (y compris en français), qui nous permettent d'apprécier le minutieux travail de la peinture sur soie ou sur bois, la sculpture sur pierre, la dinanderie, etc. Il est aussi très intéressant d'aller visiter leur ferme de production de la soie, qui est située dans la campagne autour de Siem Reap. Cette excursion est proposée gratuitement; il suffit simplement de s'inscrire quelques heures à l'avance. (www.artisansdangkor.com)
Avec la résurrection des arts et la reprise du tourisme, la renaissance du Cambodge semble sur la bonne voie. Certes, ils ont encore beaucoup de chemin à parcourir et leur tourisme reste encore fragile (très tributaire des pays voisins) mais ils ont tout lieu d'espérer que cette fois, les Dieux sont vraiment de leur côté...
Avec la résurrection des arts et la reprise du tourisme, la renaissance du Cambodge semble sur la bonne voie. Certes, ils ont encore beaucoup de chemin à parcourir et leur tourisme reste encore fragile (très tributaire des pays voisins) mais ils ont tout lieu d'espérer que cette fois, les Dieux sont vraiment de leur côté...
La Grande dame de Siem Reap
Plusieurs l'appellent encore le Grand Hôtel d'Angkor... Chose certaine, l'histoire de l'hôtel Raffles (son nom actuel) est intimement liée avec le début du tourisme à Siem Reap (voir plus haut) et l'époque de l'Indochine. En effet, l'hôtel a vu le jour en 1932, dans le cadre d'un projet qui visait à faire construire 5 grands hôtels dans toute l'Indochine. Le Grand Hôtel d'Angkor s'inscrivait donc dans la tradition des grands palaces européens, comme en témoignent les ailes symétriques, le portique surélevé et les balcons des chambres qui ponctuent la façade. Après avoir été fermé pendant de longues années (il a été assiégé par les militaires, à une époque), il a rouvert ses portes officiellement en 1997, dans la grande famille Raffles Hotels & Resorts. L'ambiance coloniale et la splendeur d'antan se reflètent encore aujourd'hui: de l'ascenseur art-déco en fer forgé aux meubles coloniaux du bar et du restaurant, sans oublier le service très soigné des portiers, des serveurs et des majordomes.
Plusieurs l'appellent encore le Grand Hôtel d'Angkor... Chose certaine, l'histoire de l'hôtel Raffles (son nom actuel) est intimement liée avec le début du tourisme à Siem Reap (voir plus haut) et l'époque de l'Indochine. En effet, l'hôtel a vu le jour en 1932, dans le cadre d'un projet qui visait à faire construire 5 grands hôtels dans toute l'Indochine. Le Grand Hôtel d'Angkor s'inscrivait donc dans la tradition des grands palaces européens, comme en témoignent les ailes symétriques, le portique surélevé et les balcons des chambres qui ponctuent la façade. Après avoir été fermé pendant de longues années (il a été assiégé par les militaires, à une époque), il a rouvert ses portes officiellement en 1997, dans la grande famille Raffles Hotels & Resorts. L'ambiance coloniale et la splendeur d'antan se reflètent encore aujourd'hui: de l'ascenseur art-déco en fer forgé aux meubles coloniaux du bar et du restaurant, sans oublier le service très soigné des portiers, des serveurs et des majordomes.
Rénové récemment, l'hôtel compte 119 chambres, qui reflètent encore l'ambiance coloniale.
L'hôtel est situé dans l'ancien quartier français, à 8 kilomètres des temples et juste à côté de la rivière et des jardins royaux. Ayant été agrandi et complètement rénové en 2012, il compte actuellement 119 chambres et suites, qui combinent des meubles art déco coloniaux avec des oeuvres d'art cambodgiennes. Toutes les chambres sont munies de balcons, qui surplombent la piscine et les jardins. Le restaurant propose à la fois de la cuisine internationale et des plats typiques de la cuisine royale khmère. A cela s'ajoutent l'élégant thé de quatre heures (servi au Conservatoire) et de nombreux spectacles, proposés en soirée.
(www.raffles.com/siemreap)
(www.raffles.com/siemreap)
Informations pratiques:
S'y rendre: Aujourd'hui, le Cambodge est desservi par plusieurs transporteurs "low-cost" en Asie, dont Air Asia et Bangkok Airways, qui proposent des vols directs vers Siem Reap ou Phnom Penh, à partir de plusieurs pays voisins, dont la Thaïlande.
Visa: Lorsqu'on arrive en avion, on peut obtenir son visa directement à l'aéroport en arrivant, mais il faut avoir une photo sur soi et de l'argent comptant (25$ US).
Bon à savoir: Pour visiter les temples, il est préférable de se procurer un billet de 3 jours 40$ US). Comme les temples sont vastes, assez éloignés les uns des autres et qu'il y fait très chaud et humide presque toute l'année, il s'avère presqu' impossible de visiter tous les principaux temples en une journée. Mieux vaut répartir ces visites sur 2 ou 3 jours et les combiner avec des promenades en ville.
S'y rendre: Aujourd'hui, le Cambodge est desservi par plusieurs transporteurs "low-cost" en Asie, dont Air Asia et Bangkok Airways, qui proposent des vols directs vers Siem Reap ou Phnom Penh, à partir de plusieurs pays voisins, dont la Thaïlande.
Visa: Lorsqu'on arrive en avion, on peut obtenir son visa directement à l'aéroport en arrivant, mais il faut avoir une photo sur soi et de l'argent comptant (25$ US).
Bon à savoir: Pour visiter les temples, il est préférable de se procurer un billet de 3 jours 40$ US). Comme les temples sont vastes, assez éloignés les uns des autres et qu'il y fait très chaud et humide presque toute l'année, il s'avère presqu' impossible de visiter tous les principaux temples en une journée. Mieux vaut répartir ces visites sur 2 ou 3 jours et les combiner avec des promenades en ville.