Le Qatar: pour les affaires et l'ambiance du désert (reportage - suite)

Par Nathalie De Grandmont ----- Evidemment, rares sont ceux qui iraient passer leurs vacances au Qatar... Par contre, ce pays devient un carrefour d'affaires de plus en plus important et s'est aussi doté de plusieurs nouveaux attraits, susceptibles d'encourager les voyageurs à y faire une escale de quelques jours. Quelques jours qu'on peut consacrer à découvrir la culture arabe, visiter les souks et se perdre dans les dunes, qui se trouvent à quelques jets de sable de Doha.

Plusieurs nouveaux attraits

"Tout récemment encore, il n'y avait que peu de choses à faire à Doha", m'explique une jeune employée de l'hôtel Four Seasons. "Il y avait le Souq Wakif, bien sûr (qui est encore un lieu populaire) mais c'était à peu près tout. Mais les choses ont beaucoup changé depuis quelques années, avec l'ouverture d'une foule de nouveaux lieux culturels ou sportifs: le village culturel Katara, le complexe The Pearl et le Musée de l'art islamique, par exemple, qui est le plus vaste musée du genre dans le monde. Conçu par l'architecte renommé I. M. Pei, ce musée renferme une foule de trésors et d'objets rares, rassemblés par la famille royale du Qatar. On y retrouve des céramiques, des bijoux, des tissus brodés, des Corans très anciens, etc. Comme le musée se trouve sur une île artificielle, le mur de verre de la façade nord offre une vue incroyable sur le golfe et le quartier de West Bay.

Le quartier de West Bay est aussi celui qui abrite le plus grand centre commercial de la région - le City Center - et le nouveau complexe The Pearl, conçu pour permettre aux étrangers d'acquérir des propriétés. Située sur péninsule à l'écart, cette cité de luxe regroupe des tours d'habitations, des boutiques et concessionnaires de luxe, une marina et plusieurs restaurants branchés, qui sont parmi les rares de la ville (en dehors des hôtels 5 étoiles) à pouvoir proposer de l'alcool. (voir la première partie du reportage)

Il y a deux ans, on a également inauguré le village culturel Al Qatara. Son nom suggère une sorte de village " à la Disney World", mais il s'agit plutôt d'un complexe où l'on a centralisé tous les principaux organismes culturels (associations des photographes, auteurs, etc.). Egalement destiné aux locaux, ce village compte aussi une mosquée, un amphithéâtre (qui propose des spectacles et concerts), plusieurs galeries d'art, quelques restaurants turcs et égyptiens, de même qu'un club de plage, où l'on peut louer des tentes bédouines pour la journée. Pour le moment, plusieurs autres projets sont en cours, dont la construction d'un nouveau Musée d'art moderne, qui pourrait ouvrir en 2012.

Depuis 2006, Doha aussi hérité de nouveaux complexes sportifs, dont le stade Khalifa, qu'on nous montre généralement dans les tours de ville. Pendant ces tours, l'Académie équestre, juste à côté, fait aussi l'objet d'une escale. De fait, ces écuries ne sont pas dénués d'intérêt puisqu'on y élève plusieurs des meilleurs pur sang et chevaux arabes du monde, dont plusieurs font partie de la collection personnelle de l'Emir. Pour les amateurs de sports, l'hippodrome propose d'ailleurs des courses de chevaux et des championnats de sauts équestres, de novembre à mai. Non loin de là se trouve également le siège social de la station de télévision Al Jazeera, qui a beaucoup grossi ces dernières années. Par contre, ses installations ne sont pas accessibles aux visiteurs, sauf en de très rares exceptions, nous a-t-on dit.

Au centre même de Doha, le Souk Waqif demeure encore un des endroits les plus populaires. Et certainement l'un des meilleurs endroits pour observer les gens, puisqu'on y croise des occidentaux (hommes et femmes), des familles de Qataris et plusieurs hommes des émirats voisins, qu'on reconnaît à leurs tuniques traditionnelles. Juste à l'entrée des souks, il ne faut surtout pas manquer le marché aux faucons, probablement parmi les choses les plus inusitées. Au milieu des accessoires de chasse, des dizaines d' oiseaux sont exposés sur leur pigeonnier, la plupart affublés d'une sorte de cagoule, qui sert à les maintenir plus calmes. Comme nous expliquent les marchands, ceux-ci sont entraînés pour la chasse au petit gibier et prennent vite de la valeur, en fonction de leur âge et caractère.

Plus loin, on retrouve un souk d' animaux domestiques, puis un autre qui propose des pâtisseries arabes et des montagnes d'épices exotiques, après quoi suivent des boutiques de vêtements et de bijoux (le souk de l'or, entre autres). Le souk Waqif est fréquenté à la tombée du jour, parce qu'il abrite de bons restaurants (libanais, marocains, asiatiques, etc.) et des cafés où les hommes viennent fumer la shisha.

Cap sur les dunes et la mer intérieure...

Par contre, dans ce pays, la présence du désert est indéniable. Il suffit de rouler une dizaine de minutes hors de la ville pour apercevoir les premiers puits de pétrole, après quoi surgissent les premières grandes dunes de sable, une quinzaine de minutes plus tard. Les safaris dans le désert figurent donc parmi les excursions les plus populaires, y compris auprès des Qataris, qui se rendent pique-niquer ou prendre le frais sur les rives de la "mer intérieure", avec leurs propres véhicules.

Pour les visiteurs, la compagnie Gulf Adventures propose des excursions de 4 heures, à bord de Toyota 4WD tout neufs et climatisés. A la lisière des dunes, le chauffeur dégonfle les pneus, après quoi s'amorce une course dépaysante à travers les dunes, dont les plus imposantes atteignent jusqu'à 40 mètres de hauteur. Tantôt, on zigzague sur les crêtes, et tantôt, on dévale certaines d'entre elles.

A certains moments, le soleil irradie tellement qu'on distingue à peine les caravanes de dromadaires qu'on croise au passage. Mais les paysages deviennent plus spectaculaires au fur et à mesure que descend le soleil, les couleurs faisant ressortir davantage les ridules et les " vagues" de sable, qui cascadent sur les dunes, poussées par le vent. Le tout se termine sur les rives de Khor Al Daid (surnommé la "mer intérieure"), d' où l'on aperçoit la frontière avec l'Arabie Saoudite. Gulf Adentures offre aussi des excursions qui incluent un souper BBQ, un petit déjeuner et une nuitée dans le désert, dans un campement de tentes bédouines.

www.gulfadventures.com

Lire la première partie du reportage

Le service affaires de Qatar Airways

Qatar Airways est reconnue pour la jeunesse de sa flotte, son système de divertissement (900 options), la qualité de son service en général et particulièrement celui de sa classe affaires, qui a été nommée la meilleure au monde, par l'organisation Skytrax. Pour l'avoir expérimenté cet automne, je peux témoigner qu'elle possède des atouts forts intéressants, en effet. Tout d'abord, la trousse de bienvenue comprend aussi un pyjama de coton, facilement ajustable, confortable et qui évite de froisser ses vêtements. Les sièges forment des lits à 180 degrés, dans une coque autonome, assortie d'une foule de compartiments pratiques sur les côtés. Le personnel de cabine vient volontiers vous aider à ajuster ce " lit" au moment voulu, de même que l'édredon complet qui l'accompagne. Chaque passager dispose aussi d'un écran vaste (17 pouces) et d'un choix d'émissions de télévision et de films récents (plus de 150 films). Qatar Airways est aussi très fière de son menu, presqu'à la carte en quelque sorte, puisqu'il propose plusieurs choix de plats différents, dont un repas plus léger, pour ceux qui préfèrent dormir tôt. Seul bémol: comme le personnel de bord décline le service en plusieurs étapes, le service est un peu long, même pour ce repas plus léger, qu'on souhaiterait plus rapide. Cependant, selon moi, leur grande force demeure le soucis du détail et l'extrême attention portée aux clients par le personnel de cabine, qui se montre à l'affût et anticipe énormément nos besoins (accourant avec un verre ou une serviette chaude dès que vous vous réveillez ou dès qu'ils vous voient chercher quelque chose... ) Ce soucis du détail se poursuit aussi à l'arrivée, tandis que les voyageurs de la première et de la classe affaires sont escortés en autobus vers un terminal unique en son genre - le "terminal Premium" - qui est spécialement réservé aux voyageurs de ces deux classes. Très tranquille, aéré et élégant, ce terminal renferme ses propres comptoirs d'enregistrement, ses boutiques hors-taxes, un centre d’affaires complet (avec salles des conférences), plus deux vastes salons d'attente dotés de restaurants, bars, douches, de même que des cabines pour dormir et un spa (pour la première classe). Plutôt que d'annoncer les départs dans des haut parleurs, les hôtesses viennent vous chercher à votre fauteuil au dernier moment, pour vous escorter à la porte d'embarquement.

Bon à savoir

Contrairement aux Canadiens, les Qataris, eux, attendent l'hiver avec impatience... " Dès septembre, le mercure commence à redescendre autour de 35 degrés; ce qui est tellement plus plaisant", raconte le guide. Car, au plus fort de leur été, le mercure peut grimper jusqu'à 45 degrés ! Inutile de dire que, pendant cette saison, la ville semble endormie presque toute la journée: la majorité des gens se réfugiant dans les tours, les centres commerciaux et les voitures climatisés. D'ailleurs, petite information utile pour vos clients d'affaires: les journées de travail à Doha s'échelonnent du dimanche au jeudi (à cause de l'Islam) et de 7h à 14h 30 (à cause de la température). En hiver, il y fait entre 10 et 25 degrés dans la journée, les soirées pouvant être nettement plus fraîches.

Merci à l'équipe de Qatar Airways et du Four Seasons, pour avoir permis la réalisation de ces reportages.