Ce n'est pas en passant quelques petites heures de temps libre à Marrakech que l'on en saura beaucoup plus sur les attraits de la ville. Mais son importance se lit d'emblée dans la largeur de ses avenues et la longueur de ses murailles. On est frappé aussi par l'uniformité chromatique des bâtiments. On la surnomme d'ailleurs la ''ville ocre'' ou encore la ''ville rouge'' et encore, pour d'autres raisons la '' perle du Sud''. Même si elle accueille, 2 millions de touristes par année, elle offre comme j'ai pu le constater, un accès facile à l'authentique. Il suffit de se laisser aspirer par l'une des ruelles qui donne sur la place Djamaa El-Fna et de s'enfoncer dans la vieille Médina pour plonger dans un univers à la fois excitant et à première vue ...inquiétant.
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L'homme s'approche et m'interpelle: '' Je m'appelle Youssouf . Vous êtes le bienvenu à Marrakech''. Et il se met à marcher à mes côtés. Il est intarissable sur l'importance de visiter une tannerie berbère, que, '' si on se dépèche un peu, on a encore le temps de la visiter'' . Une occasion unique me dit-il, je vous y amène mon ami et après vous me donnerez ce que vous voulez , si vous le voulez. Et c'est tout près d'ici, insiste-t-il... Je donne mon accord et nous nous enfonçons à grands pas dans un dédale de ruelles.
Les motos, vélos et charettes à mules nous frôlent à chaque instant et plus nous avançons et moins il y a de marchands d'artisanat. Jusqu'au point où il n'y a plus grand monde, pas un touriste en vue et toujours pas de tannerie berbère au coin de la ruelle. L'appareil photo sur trépied que je traîne à bout de bras semble faire l'objet de toutes les attentions que me portent de toute évidence les habitants du quartier; artisans, bouchers, cafetiers, passants. Les regards que je croise sont plutôt sombres et inquiétants. Mon guide échange des mots avec plusieurs d'entre eux et se retourne sans cesse.
Cela fait 20 minutes que nous marchons et toujours rien. Nous faisons un arrêt chez le '' gardien de la tannerie ''. Un jeune homme tout de blanc vêtu. Un bref conciliabule et le gardien me tend un bouquet de feuilles de menthe. '' C'est pour l'odeur '' me dit mon guide.
Les motos, vélos et charettes à mules nous frôlent à chaque instant et plus nous avançons et moins il y a de marchands d'artisanat. Jusqu'au point où il n'y a plus grand monde, pas un touriste en vue et toujours pas de tannerie berbère au coin de la ruelle. L'appareil photo sur trépied que je traîne à bout de bras semble faire l'objet de toutes les attentions que me portent de toute évidence les habitants du quartier; artisans, bouchers, cafetiers, passants. Les regards que je croise sont plutôt sombres et inquiétants. Mon guide échange des mots avec plusieurs d'entre eux et se retourne sans cesse.
Cela fait 20 minutes que nous marchons et toujours rien. Nous faisons un arrêt chez le '' gardien de la tannerie ''. Un jeune homme tout de blanc vêtu. Un bref conciliabule et le gardien me tend un bouquet de feuilles de menthe. '' C'est pour l'odeur '' me dit mon guide.
Nous arrivons finalement à la fameuse tannerie. Vaste espace où quelques hommes et jeunes garçons triturent des peaux baignant dans des bacs de pierre. L'odeur est insoutenable et mon guide s'efforce de décrire les différents processus et le contenu des différents bacs. Je retiens les mots ammoniaque, fiantes d'oiseaux, mais je ne peux m'empêcher de sentir un malaise, un début de paranoïa. Quelque part dans mon subconscient chargé d'images holywoodiennes, la thèse de la prise d'otage prend forme.
C'est l'endroit idéal. De hauts murs nous cachent, l'endroit est quasi désert . Avec mon gabarit, mes lunettes solaires et mon trépied, je ferais une belle prise... Je ne respire plus que par les feuilles de menthe et je dis à mon guide qu'il est l'heure de partir. Mais il insiste pour que nous revoyons ensemble le processus de macération de la peau du '' gros madaire''.
C'est l'endroit idéal. De hauts murs nous cachent, l'endroit est quasi désert . Avec mon gabarit, mes lunettes solaires et mon trépied, je ferais une belle prise... Je ne respire plus que par les feuilles de menthe et je dis à mon guide qu'il est l'heure de partir. Mais il insiste pour que nous revoyons ensemble le processus de macération de la peau du '' gros madaire''.
Nous rejoignons finalement les ruelles de la Médina et repassons par le gardien des Tanneries. ''Il faut récompenser le gardien des tanneries'' me dit mon guide. Je décline l'offre et il me propose, ça je m'y attendais, la visite du magasin où se retrouvent les produits finis de la tannerie. Les murs sont couverts d'articles en cuir. Il fait très sombre. Le vendeur, habillé à l'occidentale, explique en pointant du doigt la grosse ampoule éteinte qui pend au plafond: '' vous voyez, nous n'avons pas assez d'argent pour payer l'électricité''. Maintenant pressé par le temps, j' identifie dans ma liste des besoins possibles, une paire de babouches et une ceinture. Petite séance de négociation d'usage et je ressors avec mon sac poubelle noir contenant les précieux objets. 200 dirhams pour le tout soit environs 30 $.
Mon guide me rejoint et me demande sa récompense pour le service de guide et pour le gardien des tanneries qu'il sera forcé de payer. Mon problème à ce moment est de retrouver la place Djamaa El-Fna, le point de départ de cette pérégrination . '' C'est là à gauche dit-il et puis c'est toujours tout droit !'' Je lui rappelle le ''deal'' : tu me ramènes où tu m'as pris. Il finit par s'exécuter et nous refaisons le parcours inverse, cette fois, au pas de course. Il n'est pas content du 100 dirham que je lui tends alors. Le gardien des tanneries va lui en passer toute une, s'inquiète-t-il, les yeux à présent tout humides. Je lui prends la main et lui fais cette proposition. Voici 100 dirhams, merci pour la visite et pour le bon service. Prends les 100 dirhams et restons amis. À mon étonnement, il se fend d'un large sourire et il s'en va... sans demander son reste. Le tout aura duré au plus une heure mais c'est une heure qui, faute d'être vraiment agréable, fût pour moi une heure édifiante autant pour la démystification de l'art de la tannerie que pour la compréhension de l'effet pervert des préjugés. Bilan de l'excursion: Grâce à l'initiative de mon guide et ami Youssouf, je suis l'heureux proriétaire d'une paire de babouches que le monde m'envie et j'ai une heure exceptionnelle à ajouter au dossier des souvenirs impérissables ! (ci-dessous quelques secondes de video dans la Medina , la tannerie et avec Youssouf)
Mon guide me rejoint et me demande sa récompense pour le service de guide et pour le gardien des tanneries qu'il sera forcé de payer. Mon problème à ce moment est de retrouver la place Djamaa El-Fna, le point de départ de cette pérégrination . '' C'est là à gauche dit-il et puis c'est toujours tout droit !'' Je lui rappelle le ''deal'' : tu me ramènes où tu m'as pris. Il finit par s'exécuter et nous refaisons le parcours inverse, cette fois, au pas de course. Il n'est pas content du 100 dirham que je lui tends alors. Le gardien des tanneries va lui en passer toute une, s'inquiète-t-il, les yeux à présent tout humides. Je lui prends la main et lui fais cette proposition. Voici 100 dirhams, merci pour la visite et pour le bon service. Prends les 100 dirhams et restons amis. À mon étonnement, il se fend d'un large sourire et il s'en va... sans demander son reste. Le tout aura duré au plus une heure mais c'est une heure qui, faute d'être vraiment agréable, fût pour moi une heure édifiante autant pour la démystification de l'art de la tannerie que pour la compréhension de l'effet pervert des préjugés. Bilan de l'excursion: Grâce à l'initiative de mon guide et ami Youssouf, je suis l'heureux proriétaire d'une paire de babouches que le monde m'envie et j'ai une heure exceptionnelle à ajouter au dossier des souvenirs impérissables ! (ci-dessous quelques secondes de video dans la Medina , la tannerie et avec Youssouf)
Parlant de la Médina, l'une des choses qui ne manque pas d'étonner c'est le contraste qui existe entre les façades extérieures, toujours sobres, et la splendeur des décors que parfois l'on découvre derrière les murs. Qu'il s'agisse de restaurants ou d'hôtels de charme, dans la Médina, il ne faut pas s'attarder aux façades. L'un des meilleurs exemples est sans aucun doute l'hôtel de charme les jardins de la Medina où nous avons lunché et que nous avons visité en coup de vent. Établissement de luxe, l'hôtel propose ce slogan : ''L’âme d’un Riad, l’esprit d’un hotel'',
et précise que '' Les Jardins de la Médina est l’un des authentiques Riads de Marrakech, ancienne résidence princière du XIXème siècle transformée en hôtel de charme de 36 chambres et suites.''
Tout le groupe que nous étions aurait volontiers jeté l'ancre dans ce petit coin de paradis caché derrière une façade tout à fait banale.
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Jean-Pierre
(à suivre)
et précise que '' Les Jardins de la Médina est l’un des authentiques Riads de Marrakech, ancienne résidence princière du XIXème siècle transformée en hôtel de charme de 36 chambres et suites.''
Tout le groupe que nous étions aurait volontiers jeté l'ancre dans ce petit coin de paradis caché derrière une façade tout à fait banale.
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Jean-Pierre
(à suivre)
Hôtel Les jardins de la Médina à Marrakech
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