Vacances Maestro a jeté l'éponge hier, mercredi, marquant ainsi la fin d'un projet sur lequel son président, Michel Mordret, planchait depuis plus de 5 ans. Un projet qui avait séduit de nombreux investisseurs de la région de Québec et donné un emplois à plus de 115 personnes. La question évidemment se posait: Vacances Maestro passerait-elle l'hiver ? La réponse est tombée hier, moins de 3 mois après le vol inaugural du 18 fécembre 2006. Les analystes avaient pourtant confiance dans le plan d'affaire du voyagiste et les investisseurs étaient au rendez-vous. Mais on peut se demander aujourd'hui si l'ampleur de la réaction des concurrents et au premier chef, celle du Groupe Transat, avait été sous estimée.
Rejoint au téléphone hier après - midi, le président, Michel Mordret tenait avant-tout a saluer son équipe. " Mes premières pensées vont aux 115 personnes qui perdent leur emploi aujourd'hui ", disait-il, la voix chargée d'émotion. " Et pour les investisseurs, dont je suis, c'est évidemment un coup très dur . Quant aux passagers, nous travaillons en ce moment sur l'organisation de leur retour et notre compte en fiducie assurera le remboursement des sommes perçues pour les voyageurs en attente de départ. Nous sommes un bon citoyen corporatif."
Vacances Maestro avait présenté son projet comme un catalyseur économique pour la région de Québec. " C'est une grande perte pour Québec et pour tout l'est de la province, déplore Michel Mordret. Cela prendra probablement des décennies avant de voir éclore un autre projet de voyagiste dans la région."
Pour Michel Mordret, c'est clair, la capacité qu'a ajouté Transat dans le marché a scellé le sort de Vacances Maestro. " Nous nous étions assurés de ne pas aller nous mettre en concurrence trop directe avec notre concurrent majeur" dit-il, sans prononcer le nom de Transat. Mais, selon Michel Mordret, un évènement imprévisible, l'abandon par le transporteur néo-écossais Canjet de ses services réguliers le 5 septembre dernier, est venu brouiller les cartes en rendant disponibles dans le marché, des appareils qui n'attendaient qu'une chose : voler.
Ainsi Transat pouvait, sans difficulté, doubler sa capacité à Québec en affrêtant un appareil de Canjet et en faisant ainsi passer à 35 le nombre total des vols - sud offerts au départ de Québec, tous transporteurs confondus. Une surcapacité frisant le ridicule, si l'on songe que la capitale ne comptait que 16 départs l'an dernier. " Cet ajout de capacité a été fait sciemment dans le but de nous éliminer", laissait entendre Michel Mordret ce matin sur les ondes de Radio Canada.
Dans un article publié plus tôt cette année dans Le Soleil, le président de Maestro dénonçait déjà la stratégie déployée par Transat. "On veut tuer la concurrence en ajoutant inutilement des vols de Québec. Ce n'est plus de la concurrence, c'est du dumping", déplorait-il.
Michel Mordret reconnaît toutefois que d'autres facteurs ont pu contribuer aux difficultés de Maestro, notamment le support du réseau de distribution. " Nous avons joui d'un support incommensurable de la part de certaines agences mais plusieurs n'ont pas suivi, prétextant qu'elles préféraient que nous fassions nos preuves d'abord. Et compte tenu de la guerre de prix qui sévissait dans le marché, on ne pouvait pas demander aux gens de Québec, de se sacrifier pour nous supporter à tous prix. "
Réagissant à la nouvelle, Sam Char, directeur exécutif de Sunwing Québec, l'autre nouveau joueur à Québec, se disait attristé mais pas étonné par la tournure des évènements. À savoir si Sunwing pourrait être le "prochain sur la liste", il déclarait ce matin :" Sunwing vit des situations de forte concurrence dans 20 villes canadiennes et son modèle d'affaires est adapté à cette situation. Nous avons des assises financières solide, nous surveillons étroitement nos coûts et nous sommes extrêmement prudents dans nos stratégies. Mais la clé c'est aussi que nous contrôlons notre aérien et que nous jouissons d'un bon support des agents de voyages. " Une situation, dit-il, tout à fait différente de celle de Vacances Maestro.
Nous avons tenté de rejoindre un représentant de Vacances Transat ce matin, peu avant
de mettre en ligne . Mise à jour 11h30 am lire les réactions de Vacances Transat
Le sort de Vacances Maestro était-il scellé d'avance? Sommes - nous désormais en droit de nous demander si il est encore possible aujourd'hui de monter un projet, fût-il relativement modeste comme celui de Vacances Maestro, sans risquer de se faire couper rapidement les ailes par les forces dominantes du marché ?
Vos commentaires sont les bienvenus ci-dessous
Rejoint au téléphone hier après - midi, le président, Michel Mordret tenait avant-tout a saluer son équipe. " Mes premières pensées vont aux 115 personnes qui perdent leur emploi aujourd'hui ", disait-il, la voix chargée d'émotion. " Et pour les investisseurs, dont je suis, c'est évidemment un coup très dur . Quant aux passagers, nous travaillons en ce moment sur l'organisation de leur retour et notre compte en fiducie assurera le remboursement des sommes perçues pour les voyageurs en attente de départ. Nous sommes un bon citoyen corporatif."
Vacances Maestro avait présenté son projet comme un catalyseur économique pour la région de Québec. " C'est une grande perte pour Québec et pour tout l'est de la province, déplore Michel Mordret. Cela prendra probablement des décennies avant de voir éclore un autre projet de voyagiste dans la région."
Pour Michel Mordret, c'est clair, la capacité qu'a ajouté Transat dans le marché a scellé le sort de Vacances Maestro. " Nous nous étions assurés de ne pas aller nous mettre en concurrence trop directe avec notre concurrent majeur" dit-il, sans prononcer le nom de Transat. Mais, selon Michel Mordret, un évènement imprévisible, l'abandon par le transporteur néo-écossais Canjet de ses services réguliers le 5 septembre dernier, est venu brouiller les cartes en rendant disponibles dans le marché, des appareils qui n'attendaient qu'une chose : voler.
Ainsi Transat pouvait, sans difficulté, doubler sa capacité à Québec en affrêtant un appareil de Canjet et en faisant ainsi passer à 35 le nombre total des vols - sud offerts au départ de Québec, tous transporteurs confondus. Une surcapacité frisant le ridicule, si l'on songe que la capitale ne comptait que 16 départs l'an dernier. " Cet ajout de capacité a été fait sciemment dans le but de nous éliminer", laissait entendre Michel Mordret ce matin sur les ondes de Radio Canada.
Dans un article publié plus tôt cette année dans Le Soleil, le président de Maestro dénonçait déjà la stratégie déployée par Transat. "On veut tuer la concurrence en ajoutant inutilement des vols de Québec. Ce n'est plus de la concurrence, c'est du dumping", déplorait-il.
Michel Mordret reconnaît toutefois que d'autres facteurs ont pu contribuer aux difficultés de Maestro, notamment le support du réseau de distribution. " Nous avons joui d'un support incommensurable de la part de certaines agences mais plusieurs n'ont pas suivi, prétextant qu'elles préféraient que nous fassions nos preuves d'abord. Et compte tenu de la guerre de prix qui sévissait dans le marché, on ne pouvait pas demander aux gens de Québec, de se sacrifier pour nous supporter à tous prix. "
Réagissant à la nouvelle, Sam Char, directeur exécutif de Sunwing Québec, l'autre nouveau joueur à Québec, se disait attristé mais pas étonné par la tournure des évènements. À savoir si Sunwing pourrait être le "prochain sur la liste", il déclarait ce matin :" Sunwing vit des situations de forte concurrence dans 20 villes canadiennes et son modèle d'affaires est adapté à cette situation. Nous avons des assises financières solide, nous surveillons étroitement nos coûts et nous sommes extrêmement prudents dans nos stratégies. Mais la clé c'est aussi que nous contrôlons notre aérien et que nous jouissons d'un bon support des agents de voyages. " Une situation, dit-il, tout à fait différente de celle de Vacances Maestro.
Nous avons tenté de rejoindre un représentant de Vacances Transat ce matin, peu avant
de mettre en ligne . Mise à jour 11h30 am lire les réactions de Vacances Transat
Le sort de Vacances Maestro était-il scellé d'avance? Sommes - nous désormais en droit de nous demander si il est encore possible aujourd'hui de monter un projet, fût-il relativement modeste comme celui de Vacances Maestro, sans risquer de se faire couper rapidement les ailes par les forces dominantes du marché ?
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