Alitalia à nouveau au bord du gouffre

«La situation d'Alitalia est complètement hors de contrôle et je ne vois aucun parachute»,a déclaré hier le premier ministre italien Romano Prodi qui indique qu'un nouveau plan de sauvetage devra être mis en place avant janvier si Alitalia veut éviter le sort de ses homologues Sabena et Swissair. L'heure est d'autant plus grave qu'il y a un an la compagnie avait été recapitalisée à hauteur d'un milliard d'euros pour assainir la situation. Mais cet argent et les 3.700 pertes d'emplois sur 20.000 ne permettent pas à Alitalia d'atteindre l'équilibre. Pire, la situation se dégrade encore. Les pertes atteignaient 165 millions euros l'an dernier, cette année elles devraient flirter avec les 300 millions.

Romano Prodi a affirmé que la survie passerait par la recherche d'alliances internationales. Air France-KLM a été plusieurs fois approché mais le groupe franco-néerlandais a renvoyé Alitalia en lui demandant de revenir d'abord à l'équilibre avant de parler d'alliance. Et le gouvernement italien, lui, ne peut plus rien faire seul. Pas question, selon les textes européens, qu'un Etat accorde des aides d'Etat. Sauf s'il agit comme le ferait un investisseur privé. Pour ne rien arranger, les relations entre le Président de la compagnie et les syndicats sont détestables. Les conflits se multiplient. Les grèves, les vols annulés sans préavis et les pertes de bagages écornant aussi l'image de marque de la compagnie.

(Avec RTBF)