Dubai: au royaume des superlatifs... (reportage)

Par Nathalie De Grandmont --- Bien sûr, Dubai est le port d'attache de la compagnie aérienne Emirates, qui propose d'ailleurs un programme - "Stop Over" - pour permettre aux voyageurs d'y faire escale plus facilement. Chose certaine, cette ville suscite encore beaucoup de discussions et de fascination, assez pour attiser la curiosité des voyageurs avides d'inusité...

Du village de pêcheurs à la "Manhattan" du Moyen-Orient
Lorsqu'on aperçoit ses grappes de gratte-ciel, ses nombreuses autoroutes à voies multiples et son métro aérien aux allures futuristes, on peut difficilement imaginer que Dubai n'était qu'un comptoir de pêcheurs de perles, il n'y a pas si longtemps encore... Aujourd'hui, les traces de ce passé sont surtout visibles dans le quartier de Bastakiya (le plus ancien), que l'on rejoint en empruntant les bateaux de bois traditionnels (les "abras"), qui semblent un véritable anachronisme dans le Dubai d'aujourd'hui. N'empêche, dans ce quartier règne encore une ambiance du Moyen-Orient: des foules d'hommes en tuniques affluent vers les quais, l'appel des muezzins signale la présence des mosquées voisines, sans oublier les nombreux parfums d'Orient, qui émanent du souk des épices, juste derrière le débarcadère.

Certains visiteurs en profitent pour y acheter quelques souvenirs mais la majorité viennent surtout dans ce quartier pour découvrir le souk des textiles, des pierres précieuses et de l'or... Un équivalent moderne de la caverne d'Ali Baba ! Ce souk s'étire sur plusieurs rues, le long desquelles s'alignent des dizaines de boutiques qui proposent quantité de montres, bracelets, colliers, bagues, etc. L'embarras du choix; pour peu qu'on en ait les moyens, bien sûr !

Cet ancien quartier, qu'on rénove et qu'on protège aujourd'hui, fait maintenant figure de folklore dans cette ville qui aime se surnommer la " Manhattan du Moyen-Orient"... Car depuis 20 ans, Dubai a fait pousser des centaines de gratte-ciels, la tour et l'hôtel les plus hauts du monde (le JW Marriott Marquis, qui vient d'ouvrir), le plus vaste centre commercial, sans parler du design très novateur de certaines tours. D'ailleurs, même si la crise économique (de 2007à 2009) a freiné certaines ambitions, l'Emir de Dubai (Mohammed Bin Rashid Al-Maktoum) planifie encore une foule de projets. Des projets comme le "Business Bay Complex" (160 nouvelles tours, dans le centre des affaires) et celui de la Cité Mohammed Bin Rashid, qui accueillerait un vaste complexe de divertissement familial réalisé avec les studios Universal, de même qu'un centre commercial et une centaine d'hôtels.

Aux dires de notre guide, l'Emir prétend que "ce qu'on voit aujourd'hui à Dubai ne représente que 10 % de son projet global"... (D'ailleurs, pour l'anecdote, on dit que 20% des grues au monde se trouvent à Dubai) .

Pour mieux comprendre cette ambition, rappelons que Dubai est l'un des 7 émirats qui forment les Emirats Arabes Unis (UAE): une fédération relativement jeune ( 40 ans), qui a pour capitale Abu Dhabi; elle aussi en pleine croissance... Chose certaine, on comprend aisément que Dubai et Ubu Dhabi se livrent une chaude compétition; ce qui semble pousser Dubai à vouloir faire toujours plus, d' où cette boulimie de construction sur des îles artificielles...

On se souvient qu' il y a 10 ans, le Burj Al Arab avait été construit sur une telle île et qu'il avait suscité beaucoup d'attention, en devenant le premier hôtel 7 étoiles au monde. D'ailleurs, il demeure très imposant et domine le secteur où l'on trouve les plus belles plages de Dubai. Mais il partage dorénavant la vedette avec la tour Al Khalifa, la plus haute du monde, qui abrite un observatoire, au 124ème étage (voir 2e partie).

Ces dernières années, de nouvelles îles - dont Palm Island - ont également surgi, sur lesquelles se dressent maintenant plusieurs nouveaux hôtels, dont le Jumeirah Zabeel Saray (voir ci-dessous). On a aussi beaucoup parlé du projet " The World" (un archipel de 299 îles privées, construites au large), mais ce dernier semble battre de l'aile; comme quoi les projets de grandeur de Dubai peuvent aussi connaître certains revers.

Les hôtels et projets du groupe Jumeirah
" Néanmoins, les choses peuvent changer et bouger très vite à Dubai"; témoigne Geneviève Picard, une québécoise installée ici depuis plusieurs années. Arrivée à Dubai avec son conjoint architecte, Geneviève Picard occupe maintenant le poste de directrice des relations publiques et des communications pour le groupe Jumeirah, qui connaît lui aussi un développement impressionnant. Fondé à Dubai en 1997, ce groupe hôtelier y possède une demi- douzaine d'hôtels, mais a aussi commencé une forte expansion internationale, en ouvrant des hôtels à Rome, Istanbul, Shanghai, Abu Dhabi et New-York (le chic Jumeirah Essex House, face à Central Park). A Dubai, un de leur dernier fleuron est le Jumeirah Zabeel Saray, qui a ouvert ses portes en 2011.

Pour cet hôtel, les concepteurs se sont inspirés de l'architecture ottomane, comme en témoignent les nombreuses arches, les lustres, les fontaines, l'abondance des dorures et des marbres de toutes sortes. Le rez-de-chaussée, surtout, a de véritables allures de palais, puisque le vaste couloir (surnommé " l'avenue des indulgences") est bordé par des boutiques de luxe, un hammam turc, un amphithéâtre (projections de films pour les hôtes), un salon pour déguster chocolats et cigares, ainsi qu'une douzaine de restaurants de spécialités, qui ouvrent presque tous sur une terrasse, avec vue sur la mer.

Le bâtiment principal compte aussi 405 chambres et suites, qui sont complétées par 38 luxueuses villas voisines, possédant leurs propres piscines.

Avec onze catégories de chambres au total, on peut en trouver de toutes sortes: des suites exécutives des plus complètes, jusqu'à des chambres familiales, par exemple. D'ailleurs, comme le rapporte Geneviève Picard, l'hôtel accueille une bonne clientèle "loisirs" (80%), surtout lors de la forte saison (octobre à avril). Même si ses restaurants et ses suites de luxe ont tout pour plaire aux couples, le Jumeirah Zabeel Saray s'adresse aussi aux familles car ils ont un club pour enfants, en plus de proposer des navettes gratuites vers le parc aquatique Wild Wadi Waterpark et un programme très original, qui permet aux gens d'aller s'initier au métier de pêcheurs de perles. Selon madame Picard, le Jumeirah Beach Hotel remporte aussi beaucoup de succès auprès de la clientèle canadienne. (www.jumeirah.com)

lire la suite du reportage