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Entrevue avec Colin Hunter, président du conseil d'administration du Groupe de Voyages Sunwing



Colin Hunter, Président du Conseil d'Administration du Groupe de Voyages Sunwing
Colin Hunter, Président du Conseil d'Administration du Groupe de Voyages Sunwing
La semaine dernière, Le Groupe de Voyages Sunwing recevait des partenaires du Québec dans le cadre du 10e anniversaire du voyagiste. Vendredi, le président du conseil d'administration du Groupe, Colin Hunter, était de passage à montréal, il nous a accordé une entrevue, rappelant d'abord quelques unes des nouveautés qui animeront la saison qui s'en vient.

'' Nous déployons cet hiver 11 appareils au Québec contre 10 l'hiver dernier, nous introduisons Huatulco au départ de Montréal et nous offrons des vols quotidiens de montréal vers Punta Cana, Cancun et Varadero, ce qui permet des séjours de durée flexible. À Québec, nous répondons à la demande des consommateurs en ajoutant un vol vers Fort Lauderdale et tous nos vols opèrent durant la journée. Vacances Signature se consacre aux établssements RIU, le luxe abordable, et aux hôtels Palace et Hardrock. Chez Sunwing on retorouve notamment les hôtels Smile et Relax. La collection Relax, ce sont des hôtels pour adultes seulement avec accès illimité aux restaurants et beaucoup de petites attentions. Les hôtels Smile sont, quant à eux, offerts sans supplément simple pour les chefs de familles monoparentales et les enfants de moins de 12 ans y jouent et y mangent gratuitement. Nous attendons la brochure mariage en français qui reprend tous les hôtels adaptés pour les mariages et qui contient une série de conseils de même qu'un historique de l'institution du mariage. C'est une brochure très différente et très intéressante ! A surveiller également nos promotions groupes à partir de 8 personnes! ''

JMV Où en est votre division hôtelière ?

Colin Hunter : J'avais dit l'année dernière que nous aurions 3000 chambres en gestion cette année. À Cuba nous avons déjà plus de 3500 chambres situées à Varadero, à Cayo Coco et à Cayo Santa Maria. Nous y avons recruté un directeur général de haut niveau, anciennement de Sol Melia, qui nous permettra, nous l'espérons, de maintenir une haute qualité de service dans nos établissements. Nous avons acheté un hôtel à Trelawney Beach en Jamaïque. Nous l'avons fermé et nous allons y investir 30 million $ en rénovations avant la réouverture l'été prochain. Nous avons également fait l'acquisition d'un établissement de 1000 chambres à Bavaro Beach en République dominicaine. Il sera également rénové et réouvrira en décembre l'année prochaine sous l'enseigne Memories. Tout dépendant des opportunités qui se présentent, nous pensons à la possibilité d'offrir 10,000 chambres sous la bannière Memories, peut être 6,000 dès l'année prochaine. En somme nous souhaitons contrôler une bonne partie des hôtels que nous offrons dans les destinations les plus populaires. Le Royalton au Panama s'est en revanche avéré une mauvaise affaire et nous sommes sortis de ce deal, nous l'avons fermé. C'était notre premier hôtel, nous apprenons de nos erreurs et essayons de ne pas les répéter, ainsi va la vie.

JMV Votre principal concurrent déploie plus de 600 agence de voyages au Canada et vous environ une quarantaine. Avez vous des ambitions à ce niveau ?

C.H. Nous avons hérité des agences Selloff Vacations dans le partenariat avec TUI et nous allons probablement en réduire le nombre à mesure que les baux de location viennent à terme. Nous ne voulons pas nous engager dans cette voie, nous suivons plutôt les tendances observées en Grande Bretagne et en Europe où les agences physiques sont de moins en moins nombreuses. Le besoin pour des agences physiques subsiste dans les petites communautés mais c'est moins le cas dans les plus grandes villes. Il y a tout l'impact d'Internet et des agences en ligne et beaucoup d'agents travaillent maintenant de chez eux. Nous voulons garder un peu de présence au niveau de la distribution et laisser le reste à d'autres. Par ailleurs je ne pense pas que les marges dans la distribution soient très bonnes. Et puis nos concurrents ont un historique comme agents de voyages , pas nous. Nous n'éprouvons pas cette soif pour le développement d'un réseau d'agences de voyages. Personnellement, ce qui m'intéresse c'est la création de forfaits et je préfère confier la distribution en agences physiques à ceux que cela intéresse. Nous bénéficions par ailleurs chaque année d'un excellent support de la part des agents de voyages du Québec y compris de ceux qui évoluent sous des bannières affiliées à nos concurrents. Je ne vois donc pas Sunwing évoluer dans ce sens là.

JMV Allez-vous conserver la marque Signature au Québec ?

C.H. Nous alllons garder la marque Signature à travers le Canada et nous y dédions les bannières hôtelières RIU, Palace et Hard Rock. Le nom Signature a fait l'objet de tant d'investissements importants en matère de notoriété, littéralement des millions, que ce serait du gaspillage d'y renoncer. Signature jouit par ailleurs, surtout au Canada anglais, d'une perception de qualité un peu supérieure.

JMV Où voyez vous la compagnie dans 2 ans en termes de parts de marché ?

C.H. Je nous vois opérant vers plus de destinations et j'espère avoir trouvé d'ici deux ans des appareils longs-courriers qui nous offrirons des coûts par siège aussi intéressants que ceux de nos Boeing 737-800. Pour l'instant nous cherchons... En termes de parts de marchés pour les forfaits Sud, nous devançons nos concurrents dans les provinces de l'Ouest et probablement en Ontario également. Je crois que pour les forfaits Sud nous sommes numéro un à travers le Canada, du moins en termes de sièges offerts sur le marché. Nous continuons à nous développer et cela, pas nécessairement en fonction des parts de marché mais plutôt en termes de marges réalisables. Nous nous développons là où les marges sont bonnes et durables. Quand nous avons un bon produit qui se vend bien nous augmentons la capacité sur cette destination, à condition toutefois que la demande soit là. Si la demande est ailleurs nous déplaçons un appareil vers ce marché. C'est déjà arrivé.

JMV Sunwing annonce une augmentation de capacité cet hiver. Les journaux parlent de 30%. Quelle en est l'ampleur ?

C.H. Je ne sais pas d'où viennent ces chiffres, ce sera plutôt dans les 10%-11% d'augmentation. Concrètement nous sommes engagés pour 28 appareils cette année et nous pourrions aller jusqu'à 29, nous le saurons à la mi-octobre. Selon moi, les augmentations et les baisses de capacité annoncées par les voyagistes n'ont pas grande importance car, au bout du compte, ils vont mettre en marché ce qu'il convient d'offrir à ce moment là, en fonction de la réalité du marché.

JMV Avez-vous été, comme certains analystes, surpris par le trimestre profitable rapporté par votre concurrent Transat ?

C.H. Je ne me préoccupe pas de cela mais je suis content que Transat ait affiché des profits car quand une compagnie affiche des profits c'est toujours bon pour l'industrie en général.

JMV Plusieurs de vos concurrents ont décidé de commissionner les surcharges carburant et autres frais hormis les taxes gouvernementales, entendez-vous suivre cette voie ?

C.H. Je ne crois pas car cela représente trop d'argent pour nous. Dans le cas de Transat et Thomas Cook, ces compagnies possèdent de nombreuses agences de voyages et en fin de compte une bonne partie de cet argent sort d'une de leurs poches pour rentrer dans l'autre. Ça fait bonne impression mais, en ce qui nous concerne, avec le peu d'agences que nous avons, ce serait trop coûteux.

JMV Pensez-vous que le public et les agences de voyages apprécient à sa juste valeur le travail réalisé par les voyagistes ?

C.H. Il suffit de voir ce que l'on paie à Montréal pour un chambre d'hôtel, même modeste, pour un repas au restaurant, etc... pour réaliser à quel point nous offrons un excellent rapport qualité-prix. Les consommateurs font une bonne affaire ! En ce qui nous concerne, le public sait qu'il a beaucoup de chance et il le montre en remplissant nos avions malgré les crises.

JMV Les agents de bord de Sunwing Airlines négocient leur première convention collective. Quel impact cela aura-t-il ?

C.H. Sunwing airlines est effectivement en processus de négociation. Les deux parties ont convenu de ne pas en parler. Tout va dépendre de la voie que prennent ces négociations. C'est facile dans les premières années d'un transporteur aérien de dire oui à tout pour acheter la paix et puis de le regretter quelques années plus tard. On a vu plusieurs transporteurs faire des erreurs à ce chapitre et être forcés quelques années plus tard de fermer leurs portes, étouffés par les coûts. Nous devons apprendre de ces erreurs, cela dit, ça fait partie des réalités.

Que diriez vous à un jeune qui veut faire carrière dans l'industrie ?

Je lui conseillerais de partir en bas de l'échelle et de gravir les échelons comme je l'ai fait. Il y a beaucoup d'opportunités dans l'industrie . J'ai commencé au réservations chez Sunflight en 1984 à un salaire de 90 $ par semaine. Je gagnais moins que mon épouse ! Ça n'a duré que 3 semaines. On m'a dit que je perdais mon temps à ce poste et on m'a confié le service des contrats avions. C'est ainsi que je me suis retrouvé chez Nordair qui cherchait un DC 8 pour ses opérations...

JMV Ou en est votre carrière de Crooner ?

C.H. Je sors un CD de 12 chansons avec le trompettiste Roland Martel et sa formation avec qui je serai en specacle le 25 octobre prochain au Théâtre Capitole de Québec. Nous prévoyons aussi participer à un autre festival, celui de Lévis et peut-être également au Festival de Blues de Mont-Tremblant. Je me plais bien au Québec...


Dimanche 16 Septembre 2012 - 08:02





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