La situation en Haïti est « cataclysmique », avec 1.554 tués et des dizaines de personnes lynchées au cours des trois premiers mois de 2024, a alerté jeudi l’ONU, déplorant l’approvisionnement des gangs en armes et munitions.
Dans un nouveau rapport, le Bureau des droits de l’homme des Nations Unies a expliqué comment « la corruption, l’impunité et la mauvaise gouvernance, aggravées par l’augmentation de la violence des gangs, ont érodé l’État de droit et conduit les institutions de l’État au bord de l’effondrement ».
« L’impact de l’insécurité généralisée sur la population est terrible et se détériore... et la population est gravement privée de la jouissance de ses droits humains », indique le rapport. Cette situation a laissé Haïti dans une « situation cataclysmique ».
Plus de 4.400 morts dont plus de 1.500 en 2024
Haïti est secoué par une vague d’affrontements depuis la fin du mois de février. La guerre de gangs dévastatrice s’est intensifiée ces dernières semaines, des rivaux lourdement armés déclenchant de nouvelles vagues de violences, y compris des raids contre des postes de police et l’aéroport international.
Le Premier ministre Ariel Henry a annoncé sa démission le 11 mars.
Le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme (HCDH) estime que la violence des gangs a fait 4.451 morts et 1.668 blessés l’année dernière. Et rien qu’au cours des trois premiers mois de 2024, jusqu’au 22 mars, 1.554 personnes ont été tuées et 826 blessées.
Le rapport pointe également du doigt les « brigades d’autodéfense » créées pour contrer l’intensification de la violence des gangs, en avertissant qu’elles continuent à se faire justice elles-mêmes. Dans ce contexte, au moins 528 cas de lynchage ont été signalés en 2023, et 59 autres en 2024.
Cas de viol et recrutement d’enfants par les gangs
Sur un autre plan, le document décrit des violences sexuelles, avec notamment des femmes forcées d’avoir des relations sexuelles avec des membres de gangs, des viols d’otages et de femmes ayant vu leur mari se faire tuer sous leurs yeux. « Des femmes ont été violées par des membres de gangs lors d’attaques de quartiers, souvent après avoir vu leur conjoint se faire assassiner sous leurs yeux », détaille le rapport.
Le document a également mis en évidence le recrutement et les mauvais traitements infligés aux enfants - garçons et filles - qui ne peuvent pas quitter les rangs des gangs par crainte de représailles. « Toutes ces pratiques sont scandaleuses et doivent cesser immédiatement », a fustigé, dans un communiqué, Volker Türk, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme.
Le rapport souligne également qu’en dépit de l’embargo sur les armes, les gangs bénéficient d’un approvisionnement fiable en armes et en munitions par le biais de « frontières poreuses », ce qui fait qu’ils disposent souvent d’une puissance de feu supérieure à celle de la police nationale haïtienne. Le rapport appelle donc à un renforcement des contrôles nationaux et internationaux afin d’endiguer le trafic d’armes et de munitions vers Haïti.
Les armes continuent d’affluer
« Il est choquant de constater qu’en dépit de l’horreur de la situation sur le terrain, les armes continuent d’affluer », a fait valoir M. Türk, appelant à « une mise en œuvre plus efficace de l’embargo sur les armes ».
Face à cette situation « cataclysmique », le HCDH a réitéré la nécessité de déployer d’urgence une mission multinationale de soutien à la sécurité pour aider la police nationale à mettre fin à la violence, à protéger efficacement la population et à rétablir l’État de droit dans le pays.
Le rapport souligne que le renforcement de la sécurité à lui seul ne permettra pas de trouver des solutions durables, et appelle à des politiques simultanées visant à restaurer l’État de droit et à prévenir la violence.
Le Haut-Commissaire appelle également toutes les parties prenantes nationales à s’engager de manière constructive dans le dialogue afin de faciliter un accord politique qui permette une transition démocratique menant à des élections législatives et présidentielles libres et équitables.
( Source : ONU)
Dans un nouveau rapport, le Bureau des droits de l’homme des Nations Unies a expliqué comment « la corruption, l’impunité et la mauvaise gouvernance, aggravées par l’augmentation de la violence des gangs, ont érodé l’État de droit et conduit les institutions de l’État au bord de l’effondrement ».
« L’impact de l’insécurité généralisée sur la population est terrible et se détériore... et la population est gravement privée de la jouissance de ses droits humains », indique le rapport. Cette situation a laissé Haïti dans une « situation cataclysmique ».
Plus de 4.400 morts dont plus de 1.500 en 2024
Haïti est secoué par une vague d’affrontements depuis la fin du mois de février. La guerre de gangs dévastatrice s’est intensifiée ces dernières semaines, des rivaux lourdement armés déclenchant de nouvelles vagues de violences, y compris des raids contre des postes de police et l’aéroport international.
Le Premier ministre Ariel Henry a annoncé sa démission le 11 mars.
Le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme (HCDH) estime que la violence des gangs a fait 4.451 morts et 1.668 blessés l’année dernière. Et rien qu’au cours des trois premiers mois de 2024, jusqu’au 22 mars, 1.554 personnes ont été tuées et 826 blessées.
Le rapport pointe également du doigt les « brigades d’autodéfense » créées pour contrer l’intensification de la violence des gangs, en avertissant qu’elles continuent à se faire justice elles-mêmes. Dans ce contexte, au moins 528 cas de lynchage ont été signalés en 2023, et 59 autres en 2024.
Cas de viol et recrutement d’enfants par les gangs
Sur un autre plan, le document décrit des violences sexuelles, avec notamment des femmes forcées d’avoir des relations sexuelles avec des membres de gangs, des viols d’otages et de femmes ayant vu leur mari se faire tuer sous leurs yeux. « Des femmes ont été violées par des membres de gangs lors d’attaques de quartiers, souvent après avoir vu leur conjoint se faire assassiner sous leurs yeux », détaille le rapport.
Le document a également mis en évidence le recrutement et les mauvais traitements infligés aux enfants - garçons et filles - qui ne peuvent pas quitter les rangs des gangs par crainte de représailles. « Toutes ces pratiques sont scandaleuses et doivent cesser immédiatement », a fustigé, dans un communiqué, Volker Türk, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme.
Le rapport souligne également qu’en dépit de l’embargo sur les armes, les gangs bénéficient d’un approvisionnement fiable en armes et en munitions par le biais de « frontières poreuses », ce qui fait qu’ils disposent souvent d’une puissance de feu supérieure à celle de la police nationale haïtienne. Le rapport appelle donc à un renforcement des contrôles nationaux et internationaux afin d’endiguer le trafic d’armes et de munitions vers Haïti.
Les armes continuent d’affluer
« Il est choquant de constater qu’en dépit de l’horreur de la situation sur le terrain, les armes continuent d’affluer », a fait valoir M. Türk, appelant à « une mise en œuvre plus efficace de l’embargo sur les armes ».
Face à cette situation « cataclysmique », le HCDH a réitéré la nécessité de déployer d’urgence une mission multinationale de soutien à la sécurité pour aider la police nationale à mettre fin à la violence, à protéger efficacement la population et à rétablir l’État de droit dans le pays.
Le rapport souligne que le renforcement de la sécurité à lui seul ne permettra pas de trouver des solutions durables, et appelle à des politiques simultanées visant à restaurer l’État de droit et à prévenir la violence.
Le Haut-Commissaire appelle également toutes les parties prenantes nationales à s’engager de manière constructive dans le dialogue afin de faciliter un accord politique qui permette une transition démocratique menant à des élections législatives et présidentielles libres et équitables.
( Source : ONU)