Histoire, nature et gourmandises de la Campanie (reportage)

Par Nathalie De Grandmont----- La semaine dernière, une trentaine d'agents de voyage ont découvert la région de la Campanie, en compagnie de Mimmo Calabretta, le président d'Expertours et grand amoureux du sud de l'Italie, où se trouvent ses racines. Bien sûr, le groupe a fait escale sur la Côte amalfitaine ( voir texte précédent ). Mais nous avons également pu apprécier deux sites historiques majeurs - Pompéi et Paestum - ainsi que le parc naturel du Cilento et la station balnéaire de Santa Maria di Castellabate.

L’art de vivre, d’un autre temps

Comme l'expliquait un de nos guides, la région de la Campanie doit beaucoup de son tourisme au volcan le Vésuve, qu'on aperçoit derrière la baie de Sorrente. D'ailleurs, les scientifiques de la région le surveillent de près, puisqu'il figure encore parmi les plus actifs de la planète. Et c'est grâce à l'une de ses éruptions les plus légendaires (en 79 après Jésus-Christ) que la Campanie a hérité de Pompéi: un précieux témoignage de la vie quotidienne et l’art de vivre à l'époque de l'Antiquité.

Colonie romaine depuis le 3ème siècle avant Jésus-Christ, Pompéi comptait douze mille habitants lorsque survint, en 79, une énorme éruption du Vésuve qui enveloppa la ville et ses habitants sous des montagnes de cendres et de débris. En 1748, les fouilles y révélèrent une ville très bien préservée, figée dans le temps. Une ville qui possédait de nombreuses maisons, des voies pavées, des fontaines à tous les 50 mètres, des thermes, des magasins de toutes sortes; sans parler du théâtre et de l'amphithéâtre, qui servaient respectivement aux concerts et aux tournois de gladiateurs.

Comme notre groupe l'a constaté, le site est un énorme musée en plein-air. « Si vaste (66 hectares au total) qu'il faut aisément plusieurs heures pour aller d'un bout à l'autre », expliquait notre guide. Voilà pourquoi la majorité des visites guidées se concentrent sur un ou deux quartiers, principalement. Il est donc important de savoir qu'une visite individuelle peut permettre une plus grande liberté (conseillée pour ceux qui veulent en voir plus); mais qu'en revanche, les explications des guides nous permettent de comprendre une foule de détails sur la façon de vivre des habitants, à l'époque.

Entre autres choses, la majorité des guides nous font visiter des lieux comme la palestre, le théâtre et le forum, de même que le curieux lupanar (le bordel), avec ses murs couverts de fresques évocatrices. Bref, pour peu qu’on se méfie du soleil (l’ombre est rare !) et avec l’aide d’un guide ou d'un bon livre, on arrive à imaginer la vie quotidienne à Pompéi, il y a vingt siècles. Ce printemps, et jusqu'en janvier 2017, le site accueillera aussi une trentaine de sculptures contemporaines de l'artiste Igor Mittoraj, qui se mélangeront aux vestiges de l'Antiquité.

Un peu plus au sud, Paestum connut aussi une fin tragique : un abandon probablement survenu suite à des épidémies de malaria. A l’instar de Pompéi, le site sombra complètement dans l’oubli jusqu’à ce qu’on redécouvre ses précieux vestiges, au 18ème siècle.

Les historiens surnomment globalement cette région « la Magna Grecia » (la Grande Grèce), parce qu’elle se trouva longtemps sous l’influence des Grecs. Ce sont d’ailleurs des Grecs qui s’installèrent les premiers à cet endroit et qui y ont construit les 3 temples, entre 550 et 450 avant Jésus-Christ. Le premier honore les divinités grecques de Zeus et d’Héra, alors que le second, plus petit, fût érigé pour Athéna, la déesse de la sagesse. Puis le dernier temple (en hommage à Poséidon ou Neptune) a été érigé durant l’apogée du développement culturel de la ville.

Et aujourd’hui, il figure parmi les temples grecs les mieux préservés. Au 3ème siècle avant Jésus-Christ, la Poseidonia des Grecs devint la colonie romaine de Paestum et les Romains lui ajoutèrent de nombreuses infrastructures propres à leur organisation sociale, dont l’amphithéâtre et le forum, où les gens venaient échanger et faire du commerce. Bien qu'il soit plus petit, le site de Paestum est charmant et offre l’avantage de nous présenter un peu des deux civilisations: l’héritage spirituel et l’esthétique des Grecs, puis l’organisation sociale des Romains.

Mer, montagnes et mozzarella...

Lorsqu'on arrive au sud de Salerne, la région de la Campanie tire à sa fin. Les foules de touristes diminuent et surviennent alors des villages et des villes plus tranquilles comme Santa Maria di Castellabate, où nous avons séjourné (voir encadré plus bas).

En venant de Naples et de Salerne (plus industrialisées), on remarque également que cette région est beaucoup plus verte et plus sauvage, avec des contreforts rocheux qui dominent l’arrière-pays. D’ailleurs, une grande partie de cette région est placée sous la protection du parc national du Cilento, qui comprend plusieurs kilomètres de sentiers, plus de nombreuses espèces animales et végétales. En sous-sol se cachent aussi de nombreuses grottes comme celle de Padula, que le groupe a beaucoup apprécié; d’autant plus qu’il s’agit de la seule grotte de la région que l’on peut visiter à pied et en bateau.

Cette campagne fertile produit aussi l'un des fleurons de la cuisine locale: la fameuse "mozarella di buffalo", c'est à dire faite à partir de lait de bufflonne. On y croise donc de nombreux élevages de buffles, notamment sur la route entre Agropoli et Salerne. Notre groupe a d'ailleurs visité l'un des producteurs les plus connus - Tenuto Vannulo - où le grand public peut voir le troupeau de bufflonnes, assister à la production de la mozzarella fraîche et visiter un musée, qui renferme une foule d’instruments agricoles, d’hier et d’aujourd’hui.

Bien sûr, comme dans toutes les régions de l'Italie, ce terroir produit aussi de bons vins.

C'est ce que notre groupe a constaté en visitant le vignoble Viticoltori De Concilis, perché dans les montagnes de Prignano Cilento. Une belle surprise, ajoutée au programme à la dernière minute ! Mais une surprise qui a été très appréciée par le groupe, puisqu'ils ont pu y déguster leur vin rouge Donnaluna (assez robuste), leur vin blanc Selim (sec), de même que leur huile d'olive extravierge. Tout cela au milieu des vignes qui s'agrippaient aux flancs des montagnes voisines.

Puis, après une semaine passée sur la côte amalfitaine et dans le sud de la Campanie, ce voyage s’est finalement terminé à Rome, avec un souper d’adieu agrémenté par deux chanteurs d’opéra. Une surprise, qui est venue ajouter une belle note finale à cette semaine toute italienne…

Un hôtel avec vue

Notre groupe a séjourné au Grand Hôtel Santa Maria, qui surplombe la plage de Santa Maria di Castellabate, non loin d'Agropoli. L'hôtel se déploie à la verticale, le long de la falaise, en offrant des vues sur la mer à partir de la réception, du restaurant et des chambres, bien sûr ! L’hôtel est également situé à quelques minutes de marche d’un petit bourg charmant, avec quelques rues commerçante et une promenade en bord de mer.

La majorité des participants ont apprécié le service du personnel, la propreté des chambres, les vues et la proximité de la mer, qui permettait d’entendre le son des vagues. Par contre, certains ont relevé que cet hôtel était situé un peu loin pour ceux qui souhaiteraient concentrer leurs visites au centre de la côte amalfitaine. Par contre, plusieurs participants jugeaient que cet hôtel conviendrait bien pour leurs clients qui souhaiteraient passer de longs séjours dans la région ou s’offrir quelques jours de repos et de plaisirs balnéaires, après avoir baigné dans l’animation et la foule des lieux touristiques de la côte amalfitaine. Comme l’expliquait Mimmo Calabretta, cet hôtel sera bientôt proposé dans leur brochure. www.grandhotel-santamaria.it


Merci à Expertours et à Air Transat, pour avoir permis la réalisation de ce reportage.

Informations pratiques:

Se rendre : D'avril à octobre, Air Transat propose 3 vols nolisés directs par semaine entre Montréal et Rome. www.airtransat.ca
Saisons idéales : Le printemps et l’automne; car il y a moins de monde qu’en été et les températures (y compris celle de la mer) demeurent clémentes jusqu’à tard en automne.

Séjours et circuits :
Spécialiste de l’Italie, Expertours offre plusieurs circuits qui incluent cette région, de même que des circuits semi-accompagnés à Sorrente, Positano et Amalfi. Ils offrent aussi plusieurs hôtels et forfaits avantageux sur la côte amalfitaine et plus au sud.

Suggestion d'hébergement à Rome:
L'Hôtel Golden Tulip: Tout près de l'aéroport, pratique pour ceux qui partent tôt. Chambres confortables, wifi et bons petit déjeuners.

Adresse gourmande:
Tenuta Vannulo: Il faut y aller en matinée pour acheter le fromage (frais du jour). Mais le site est ouvert toute la journée pour les visites (individuelles ou en groupe) www.vannulo.it

Un avant-goût de Pompéi ici :
Jusqu'en septembre, le Musée des Beaux-Arts à Montréal propose une exposition sur Pompei, qui compte plus de 220 artéfacts archéologiques, présentés dans un environnement multisensoriel. www.mbam.qc.ca

Pour en savoir plus: www.expertours.ca