Kenya: Rencontres magiques, au royaume des grands mammifères... (1ère partie)

Par Nathalie De Grandmont ----- Le film « Out of Africa » a été tourné (en 1985) dans plusieurs sites du Kenya et a véritablement fait des miracles pour l'image de ce pays. D'ailleurs, même si le Kenya propose plusieurs types d'expériences (y compris des stations balnéaires), la plupart des visiteurs y viennent pour les safaris animaliers. Fort heureusement, l'époque où on les chassait est terminée mais les grands mammifères sont encore au rendez-vous, à la portée de nos zooms...

Le lac des flamants roses...

« J’avais une maison en Afrique, aux pied des collines Ngong ». C’est ainsi que débute le roman « Out of Africa », écrit par la danoise Karen Blixen, qui fût immortalisée sous les traits de Meryl Streep dans le film « Out of Africa ». Cette maison existe encore, en périphérie de Nairobi (voir le prochain reportage). Mais pour suivre ses traces et revivre le film à notre façon, on peut aussi se rendre dans les régions du lac Navaisha, du lac Nakuru et dans le parc du Masaï Mara, trois lieux qui ont été grandement utilisés lors du tournage. Entre autres choses, le lac Nakuru est reconnu pour ses milliers de flamants roses, qui forment de véritables nuages rosés, lorsqu'ils décollent. Parfois, le niveau du lac baisse et force les flamants roses à le délaisser, mais on peut toujours y apercevoir des ibis, des marabouts et des aigrettes; sans parler des nombreux mammifères qui viennent s'y abreuver. En effet, ce lac fait partie d'un vaste parc national (du Lac Nakuru), situé dans la fameuse "Vallée du Grand Rift", qui traverse une bonne partie du continent africain.

Terre de prédilection pour les animaux, le parc abrite donc les 5 grands mammifères, qui sont les buffles, les lions, les léopards, les rhinocéros et les éléphants. Dans le milieu des safaris, on les surnomme " the Big Five" , car à l'époque de la chasse aux mammifères (qui a pris fin dans les années 70), il s'agissait des 5 espèces les plus recherchées par les chasseurs. Aujourd'hui, ce sont les " chasseurs d'images" qui partent à leur recherche, dans l'espoir de pouvoir les apercevoir tous, bien entendu ! Dans le parc de Nakuru, deux d'entre eux sont déjà presqu'acquis, puisqu'on retrouve là une grande concentration de buffles et plusieurs rhinocéros des deux espèces (les noirs et les blancs ) Mais on peut aussi y croiser de grandes concentrations de zèbres, de gazelles et d'antilopes de toutes les espèces; ainsi que quelques rares girafes de Rothschild, une espèce en danger d'extinction. Plusieurs images du film ont été tournées ici, notamment au belvédère qui surplombe le lac Nakuru, rebaptisé le belvédère "Out of Africa".

Situé juste aux abords du parc, le Lodge du Lac Nakuru nous place aussi aux premières loges d'un spectacle qui ne s'arrête jamais. Comme la piscine et la salle à manger surplombent la savane (séparés d'elle par une clôture électrique), il n'est pas rare qu'un troupeau de rhinocéros ou de babouins nous tiennent compagnie, à moins de 100 mètres de distance. Idem lorsqu'on se retrouve sur les balcons de nos chambres... Un matin, deux rhinocéros étaient couchés à quelques mètres du mien. Une simple clôture me séparait d'eux, à tel point que je n'osais même pas sortir ma caméra, par crainte de les effrayer.

Le lendemain, un groupe de buffles et un défilé de zèbres saluaient mon réveil, toujours à quelques mètres de mon balcon. Mais les deux matins, des gardes armés patrouillaient non loin, histoire de s'assurer qu'il n'y avait pas de danger... Tout de même, que d'émotions !

Les chambres de cet hôtel ne sont pas luxueuses mais confortables et munies de ventilateurs et de moustiquaires, accrochés tels des baldaquins autour des lits. Comme le propriétaire est originaire de la région, il achète beaucoup de meubles et de produits alimentaires des paysans locaux. L'hôtel subventionne aussi de nombreuses coopératives et projets dans les villages voisins, dont l'un fait l'objet d'une excursion hebdomadaire, proposée par l'hôtel.

Ce jour-là, on a la chance de rencontrer un groupe de femmes des plus inspirantes, qui ont fondé le groupe " Mwariki Heart to Heart". Ces femmes pilotent plusieurs projets de réduction de la pauvreté et de prévention des maladies, à partir des profits générés par la vente de bijoux et autres petits objets, qu'elles fabriquent en utilisant de vieux magazines recyclés. Leur site compte aussi un camping (surtout pour les voyageurs plus "routards") et un jardin, dans lequel on nous invite à planter un arbre, pour une bonne cause... En échange d'une somme de 20$, les femmes du village nous aident à planter notre arbre et y appose notre nom, tandis que ces fonds contribuent également aux projets de la communauté, bien sûr.

Du camping de luxe, au milieu de la savane

Pour poursuivre dans les traces de Karen Blixen, on fera aussi escale au Lac Navaisha, un lac d'eau douce, situé à 90 minutes au nord-ouest de Nairobi.

Cette fois, c'est à partir d'un bateau que l'on aperçoit quantité d'oiseaux, des pêcheurs qui tendent leurs filets, des antilopes qui viennent s'abreuver et surtout, des familles entières d'hippopotames, d'assez près pour les voir remuer leurs oreilles...

Les excursions sur le lac sont organisées notamment par le " Lake Naivasha Crescent Camp", un regroupement d'une vingtaine de tentes sur pilotis, parfaites pour les couples ou familles.

Ensuite, il faut mettre le cap sur le parc national du Masaï Mara, qui devient ensuite le Serengeti, en Tanzanie. Du côté kenyan, le Masaï Mara est le parc le plus fréquenté du pays, à cause de la grande quantité et variété d’animaux qu’on peut y voir.

Evidemment, de nombreux hôtels se trouvent aux limites du parc, dont le Fairmont Masai Mara, où l'on dort dans des tentes très luxueuses...

La porte et les fenêtres s'ouvrent par une fermeture-éclair, mais la partie arrière possède une structure cimentée; ce qui permet la présence d'une salle de bain et d'une douche en céramique. Par contre, les murs de côté sont en toile; ce qui nous permet d'entendre tous les bruits environnants. Comme il n'y a pas de téléphone ni d'électricité dans les chambres (pendant la nuit), les concierges viennent eux-mêmes cogner à notre tente pour nous réveiller. Cette nuit-là, les babouins sont aussi venus cogner sur ma tente pour me jouer un tour (et ils m'ont eue ! ), tandis que, quelques heures plus tard, je me faisais à nouveau réveiller par les cris rauques de la colonie d'hippopotames qui a adopté ce coin de la rivière Mara, juste en dessous de l'hôtel. Bon, j'avoue, il y a pire dans la vie... et comme cela fait partie du charme !

Bien sûr, toute la vie à cet hôtel s'organise autour des nombreux safaris animaliers, qui se déroulent surtout à l'aube et à la brunante, les deux moments les plus propices. On sort du lit à la noirceur mais quelques minutes plus tard, à bord du jeep, on assiste au réveil de la nature. Et un véritable spectacle se met en place, tout autour de nous... Soudain, voilà des lionceaux qui se chamaillent sous un arbre, des mâles gazelles qui tentent de faire la cour et pourchassent des femelles récalcitrantes, des mères babouins qui apprennent aux bébés comment grimper aux arbres. On se déplace un peu et hop, on surprend des girafes qui s'étirent le cou pour attraper les dernières feuilles d'un acacia, deux éléphants qui croisent le fer en agitant leurs défenses, tandis que les mères forment un cercle autour de l'éléphanteau qui vient de naître, pour le protéger d'un éventuel prédateur.

Bien sûr, la Réserve du Masaï Mara abrite les 5 grands mammifères, mais également des hordes de girafes, de gazelles, d’antilopes, de babouins, des pacochères, et j'en passe... Et lors de nos 2 jours là-bas, nous avons été témoins d'une foule de scènes incroyables et qui se sont presque toutes déroulées assez près de nous pour être captées sans zooms. Des 5 grands mammifères, seul le léopard nous a fait faux bond ! Car il a fuit entre les arbres à la vitesse de l'éclair: probablement pour nous rappeler, à sa manière, que ce sont tout de même les animaux qui ont le dernier mot...

Rencontres avec les Masais:

Dans l'après-midi, lorsque les animaux se mettent à l'abri du soleil, l'occasion est toute indiquée pour aller rendre visite aux Masaïs, qui touchent des revenus du parc et des réserves privées du Masaï Mara, qui leur appartiennent en partie. Le Kenya compte une quarantaine de tribus autochtones, dont les Kikuyus (qui sont majoritaires), les Luo (à laquelle appartient la famille de Barack Obama) et les Masaïs, qui ont longtemps été reconnus pour leur habilité guerrière.

Aujourd’hui, la majorité des Masaïs élèvent du bétail et font paître leurs troupeaux au milieu de la savane du Masaï Mara, en se protégeant uniquement à l’aide d’un couteau et d’une lance. Ils habitent une foule de petits villages dispersés un peu partout, dont certains accueillent les visiteurs. Il s'agit d'une expérience à ne pas manquer : une rencontre entre deux cultures, une occasion de voir l’intérieur de leurs maisons (fabriquée avec de la bouse de vache) et d’apprendre comment fonctionne leur société polygame.

Ce jour-là, le jeune chef de 33 ans nous parlait fièrement de ses deux femmes, ses 6 enfants et de son père (qui a eu 53 enfants avec ses 22 femmes). Les hommes Masais nous ont exécuté leur danse rituelle: ponctuée de chants de gorges et de sauts, à faire pâlir les sauterelles ! Ensuite, les femmes nous ont conduit dans leur petit marché, où elle vendent des objets et bijoux fabriqués par le groupe.

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L'Office du tourisme de ce pays a adopté le slogan "Kenya magique" . Chose certaine, lorsqu'on a la chance d'apercevoir autant d'animaux et de rencontrer des gens qui portent autant sur leurs frêles épaules, on a tendance à leur donner raison...

Ce voyage a été réalisé grâce à la collaboration d'Emirates Airlines, de la chaîne hôtelière Fairmont, de l' Office du tourisme du Kenya (et leurs partenaires locaux) et l'agence VOX International, qui les représente au Canada.

Pour plus d'informations:

www.lakenakurulodge.com
www.crescentcamp.com
www.fairmont.com et
www.magicalkenya.com

Surveillez la deuxième partie de ce reportage, qui porte sur le Mont Kenya, entre autres.