L'Office de tourisme tunisien souhaite reconquérir les Canadiens

Par Nathalie De Grandmont----------- Il y avait de la fierté dans l'air, vendredi matin, à l'Hôtel Marriott... Une fierté toute tunisienne, alors que la salle se remplissait de dignitaires, de voyagistes partenaires et de nombreux médias, venus participer à la rencontre professionnelle organisée par l'Office national du tourisme tunisien, quelques heures après l'arrivée du premier vol de Tunisair à Montréal. Dans la salle et dans les discours des dignitaires, on sentait clairement la fierté et le soulagement que ce nouveau vol soit enfin là; car visiblement, l'Office national du tourisme tunisien et ses partenaires misent beaucoup sur cette nouvelle liaison directe entre Montréal et Tunis, pour reconquérir les touristes et les investisseurs canadiens.

En plus des principaux voyagistes qui proposent cette destination, de nombreux médias et dignitaires tunisiens étaient également présents à cet événement, dont la ministre du tourisme de la Tunisie, Salma Loumi Rekik, et le directeur général de l'Office national du tourisme tunisien, Abdellatif Hamam.

Les deux se sont adressés à l'auditoire à tour de rôle, évoquant tous les deux le grand potentiel de possibilités qui s'ouvrent avec l'arrivée de Tunisair sur le marché canadien et surtout, leur grande volonté de voir s'améliorer les échanges entre les deux pays, sur le plan touristique, et dans tous les autres secteurs. "Notre secteur touristique a besoin de relancer, de revaloriser le produit et de l'adapter pour les nouveaux marchés émetteurs tels que le Canada", disait la ministre du tourisme. "Maintenant, avec cette nouvelle liaison directe, nous avons la conviction que la Tunisie peut devenir plus attrayante pour les Canadiens", ajoutait-elle, en évoquant aussi les faibles résultats enregistrés en 2015 (9000 visiteurs) et en 2016, alors que moins de 3000 Canadiens ont visité la Tunisie, depuis le début de l'année.

Dans la foulée , la ministre du tourisme affirmait également que cette rencontre professionnelle se voulait une sorte de "démarrage officiel" pour d'importantes campagnes de promotion que son gouvernement souhaite mener auprès du marché canadien, au cours des prochains mois. Elle affirmait aussi que son gouvernement et ses compatriotes souhaitaient vivement rassurer tous les Canadiens, en insistant sur le fait que la Tunisie avait investi massivement pour mettre en place d'importantes mesures de sécurité - des contrôles dans les hôtels, des inspecteurs, des agents touristiques, etc. - dans tous les lieux touristiques. Finalement, madame Loumi Rekik a aussi terminé son allocution en rappelant que le "Canada a toujours eu une ambition africaine et que la Tunisie se positionne comme le partenaire idéal, en lui offrant sa compétence et ses réseaux d'affaires, pour développer et faire fructifier de nouveaux partenariats, dans tous les secteurs d'activités."

De son côté , le directeur général de l'ONTT, Abdellatif Hamam, a aussi rappelé au milieu touristique que la Tunisie offrait de beaux atouts pour les Canadiens, en commençant par le confort linguistique (en français !), le taux de change favorable, les bons rapports qualité-prix, ainsi qu'une offre touristique diversifiée, qui va du secteur balnéaire au produit d'aventures dans le désert, en passant par le golf et la thalassothérapie. D'ailleurs, lors d'une entrevue avec nous, monsieur Hamam précisait également que la Tunisie était la deuxième destination au monde pour les vacances de bien-être et de thalassothérapie, grâce à la présence de 59 centres de thalassothérapie, qui sont aussi de grande qualité.

Bien sûr, lors de cette entrevue, monsieur Hamam exprimait toute sa fierté et sa joie par rapport au nouveau vol; disant "qu'il s'agissait de la réalisation d'un rêve, qui ouvrait la voie à des coopérations plus diversifiées, dans les deux sens." Il expliquait aussi que son équipe de l'ONTT visait un objectif de 10 ou 11 000 visiteurs Canadiens; en expliquant que les prochains mois leur laisseraient un peu de temps pour mettre les choses en place d'ici la prochaine saison hivernale, qui est la saison la plus "naturelle", pour les Canadiens. "Ainsi, disait-il, nous aurons le temps d'organiser certains voyages de familiarisation, de structurer des actions avec les professionnels, de lancer des campagnes de promotions, etc.

En répondant à la question sur l'état de la situation touristique en Tunisie, monsieur Hamam expliquait que leur industrie s'était bâtie autour du balnéaire, mais qu'elle s'était beaucoup diversifiée au fil des années. "Nous savons que les Canadiens cherchent aussi de l'authenticité, et cela, nous pouvons leur offrir", ajoutait-il; en citant en exemple l'émergence des maisons d'hôte et de l'hébergement alternatif, la possibilité d'entrer en contact avec des familles tunisiennes ou d'aller vivre des expériences incroyables dans le désert, par exemple. "Les Tunisiens manifestent une grande confiance envers les Canadiens, qui ne sont pas perçus comme des colonisateurs, mais comme des amis, des partenaires... "La Tunisie entame un nouveau chapitre dans sa vie de société, et qui est parfois un peu complexe. Mais nous avons besoin d'être appuyés dans cette démarche, de diversifier nos sources d'apprentissage, et nous faisons grandement confiance au savoir-faire des Canadiens."