Le ministre du Tourisme de Cuba rencontre l'industrie à Montréal

Le ministre du Tourisme de Cuba, Manuel Marrero Cruz accueillait l'industrie, hier midi, à l'hôtel Courtyard Marriott afin de faire le point sur la situation au pays. Il était accompagné des présidents des principales chaînes hôtelières actives à Cuba . « C'est une courte visite mais j'espère qu'elle sera fructueuse », a-t-il d'emblée déclaré devant la soixantaine d'invités, triés sur le volet.

Le ministre est de passage à Montréal chaque année, généralement en novembre, mais il a tenu à venir plus tôt cette année afin de mettre un terme aux rumeurs qui ont circulé dans certains médias en rapport avec les pénuries d'essence qui affecteraient le tourisme. Une situation qui a,selon lui, été « largement exagérée » et qui, à toute fin pratique, ne pose plus de problèmes pour le tourisme à Cuba. Il a également abordé la question des nombreux hôtels qui auraient supposément dû fermer à cause de la pénurie de carburant, expliquant qu'ils avaient fermé temporairement à cause d'un taux d'occupation trop faible ou simplement en prévision de la haute saison. « C'est une situation normale et récurrente. 14 000 employés du tourisme sont en vacance et reprendront le travail en octobre.»

Les relations avec les États-Unis ont été au coeur de la première partie de son exposé et il a détaillé les impacts de l'embargo américain, désormais resserré sous l'administration actuelle qui, contrairement aux précédentes, met en application des articles de la loi Helms Burton, privant Cuba de toutes sortes de ressources et de revenus. Ainsi, se procurer du carburant, avoir accès à des compagnies de marketing américaines, accueillir des touristes, des investissements, des vols ou des navires américains, sont autant de possibilités dont l'île se voit privée. Mais Cuba en a vu d'autres dans son histoire. « Nous continuerons à faire face à toutes les blessures infligées par le gouvernement américain, comme nous l'avons toujours fait depuis 60 ans, en résistant avec fermeté » a déclaré le ministre Marrero.

Tout d'abord, le président cubain a mis la priorité sur le bon fonctionnement du tourisme et la situation est bonne au niveau de l'approvisionnement en carburant et en nourriture grâce, notamment, à des ententes passées avec plusieurs pays comme le Chili ou le Mexique, a expliqué le ministre.

Cuba espérait passer le cap des 5 millions de visiteurs cette année mais le resserrement de l'embargo américain fait en sorte que ce chiffre ne sera pas atteint. Le Canada demeure toutefois le principal marché de Cuba avec 25 % de l'ensemble des visiteurs ce qui devrait représenter plus d'un million de visiteurs canadiens cette année. « Nous remercions le Canada et le Québec pour leur fidélité » a lancé le ministre. « Nous ne sommes pas parfaits, nous avons nos problèmes mais nous savons les régler et la saison qui débute sera l'une des meilleures».

L'un des voeux les plus chers du ministre est de voir les touristes canadiens profiter davantage des richesses culturelles et patrimoniales du pays au lieu de se cantonner à la plage.

« L'histoire de Cuba est l'une des plus belles, avec des acteurs qui sont encore vivants, et une richesse patrimoniale unique que nous mettons à la disposition des touristes. Cuba c'est le pays où vous pouvez marcher à n'importe quelle heure, en toute sécurité, il n'y a pas de crime organisé, pas de cartels de la drogue. Cuba n'est pas isolée, elle est desservie par 58 compagnies aériennes. ET nous avons tenu récemment avec succès plusieurs événements d'envergure internationale. De plus, en raison de sa géographie, Cuba est épargnée par le fléau des algues Sargasses », a déclaré le ministre.

Abordant les nouveautés, M. Marrero a indiqué que Cuba poursuit le développement de son tourisme.

Ainsi, 4,000 chambres ont été ajoutées au parc hôtelier cette année et l'an prochain, ce sera 4,200. On notera par exemple l' Hôtel Paseo del Prado à la Havane, l'hôtel Melia Internacional à Varadero ou encore l'hôtel grand Muthu et l'hôtel Kempinski à Cayo Guillermo. Une nouvelle destination fait son apparition non loin de Camaguey, à une heure de l'aéroport de Cayo Coco. Il s'agit de Cayo Cruz ou deux établissements voient le jour; l'hôtel Valentin Cayo Cruz et l'hôtel Marina & Spa Cayo Cruz. Cayo Santa Maria compte pour sa part le nouveau et luxueux Paradisus Los Cayos, alors que du côté de Trinidad, le Melia Trinidad Playa et l'Iberostar Ancon font leur apparition ainsi que l'Hôtel Palacio Iznaga et l'hôtel La Pompa.

La Havane fête son 500e anniversaire le 16 novembre de cette année et le ministre a évoqué la venue, dans le cadre des célébrations, d'artistes de renommée internationale dont il ne peut révéler les noms pour l'instant, en raison de l'embargo américain. D'autres villes cubaines ont déjà passé le cap des 500 ans a-t-il fait remarquer ; Baracoa; Bayamo; Trinidad; Camaguey; Sancti Spiritus; Santiago de Cuba et Remedios.

M. Marrero a également fait part des nombreux efforts mis de l'avant en matière d'environnement et de conservation d'énergie ainsi que des progrès réalisés en matière d'accès Internet, un effort de longue haleine...