Le tout nouveau métro de Santo Domingo est entré en opération !

Par Jean-Pierre Kerten à Santo Domingo - Cordonnier mal chaussé... Les représentants du secrétariat au tourisme de la République dominicaine sont des gens très occupés. Surtout ceux qui sont chargés d'escorter les journalistes étrangers, apparemment très friands de la destination et avec un penchant marqué pour les hôtels d'exception. Demandez à Prudencio ou à Carlos, les deux guides qui se sont succédés pour me guider dans Santo Domingo.

Le premier jongle à la journée longue avec 2 cellulaires et le second avec 3 ! C'est que, tout en assurant la visite avec un groupe, ils n'hésitent pas à conseiller des confrères qui les appellent des 4 coins de la République. Il faut trouver des chambres pas cher pour l'équipe de tournage italienne qui est à Sosua. Les journalistes français qui viennent d'arriver à Samana ont besoin des détails sur le service de bateau pour aller sur Cayo Levantado. Ou irons nous faire danser les Allemands ce soir à Cabarete ? Autant de questions qui peuvent atterrir à tout moment sur les cellulaires de nos vaillants guides qui, vu leur seniorité et leurs aptitudes pour les langues étrangères, sont toujours prêts à donner un coup de main pour que les choses soient menées rondement à travers le pays. C'est un véritable travail d'équipe.

Tout cela pour dire qu'avec une telle disponibilité et un agenda aussi chargé, il arrive que certaines choses capitales leur échappent dans la capitale! Or c'est toute une révolution qui vient de se produire à Santo Domingo et dans une certaine mesure, elle touche le tourisme. Après des années de travaux et des centaines de millions $ d'investissements, ça y est ! Le métro de Santo Domingo est ouvert depuis quelques semaines. Et il est absolument magnifique.

J'ai eu le privilège de le découvrir en même temps que mon guide Prudencio. Constamment sur la route, il n'avait pas eu le temps avant...cela demeurait pour lui une réalité abstraite. Je crois bien qu'il a eu un choc ! Même si, dehors, la ville est magnifique, pleine de couleurs et de vie, elle fait un peu joyeux désordre. Et donc, lorsqu'on descend l'escalier mobile qui mène aux guichets du métro, on glisse dans un autre monde. Le contraste est foudroyant. C'est clinquant, c'est immaculé et ça brille de tous ses feux. C'est beau, un métro tout neuf.

Il nous a fallu d'abord apprendre le système. Au guichet, la préposée nous vend une carte magnétique portant la valeur demandée. Minimum 20 pesos (environs 80 cents) soit le prix d'un aller simple et maximum 1000 pesos (environs 40$) soit 50 trajets aller simple. La carte est rechargeable à souhait et est débitée de 20 pesos à chaque fois qu'on la présente aux bornes automatiques qui donnent accès au quai. Le réseau compte pour l'instant 16 stations et il est ouvert de 06h00 à 22h00.

Dans les voitures, peu de places assises comparé à ce que l'on retrouve dans le métro de Montréal mais quelle fraîcheur dans les couleurs. Parois blanc coquille d'oeuf et sièges rouge tomate. Quelques touches de bleu. Des préposés à la sécurité, uniforme beiges impeccaples et casquette vissée sur la tête, arpentent les quais et les voitures, tranquillement, sourire aux lèvres.

Prudencio me dit :'' il va falloir que les gens se familiarisent avec les inscriptions électroniques, les stations, le système.'' Je crois qu'il dit tout haut ce qu'il pense tout bas.

Le train glisse gentiment sur les rails, les passagers sont silencieux, les enfants ont les yeux écarquillés. Après quelques stations, le convoi fait surface. Soudain nous volons en pleine lumière, sans bruit toujours, nous naviguons par dessus des banlieues tentaculaires écrasées de soleil. Nous enjambons la rivière Isabela et puis quelques stations plus loin c'est le terminus, Mamà Tingo. Un des téléphones de Prudencio se met à sonner : '' devine où je suis '' dit-il.