Vous lisez J'ai mon voyage!

Moyen-Orient : les premiers experts arrivent pour évaluer la marée noire en Méditerranée



Crédit photo : Jean-Pierre Cloutier
Crédit photo : Jean-Pierre Cloutier
Deux experts du Programme des Nations Unies pour l'Environnement sont arrivés hier à Damas, en Syrie, afin d'évaluer les conséquences de la marée noire qui a déjà pollué plus de 140 kilomètres des côtes libanaises et s'est étendue aux eaux territoriales syriennes.

« Jusqu'ici, il a été difficile d'avoir des informations sur l'étendue de cette marée noire et impossible de procéder à un quelconque nettoyage », a déclaré aujourd'hui le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) dans un communiqué diffusé depuis Athènes et Nairobi

« Même si je comprends pleinement la complexité de la situation et ses implications politiques, beaucoup sont scandalisés de voir que plus de trois semaines après le début de la marée noire, il n'y a eu aucune estimation du désastre sur le terrain pour soutenir le gouvernement libanais, aucune avancée possible vers un nettoyage et finalement peu de mesures concrètes pour contenir son épanchement », a déploré Achim Steiner, Secrétaire général adjoint des Nations Unies et Directeur exécutif du PNUE.

La quantité de pétrole déversé est déjà comparable à celle du naufrage de l'Erika en France en 1999 où 13 000 tonnes de pétrole s'étaient répandues dans l'océan Atlantique, indique le communiqué.

Le PNUE estime que dans le pire des cas, si tout le pétrole contenu dans la centrale électrique libanaise de Jiyyeh s'est répandu dans la mer, cette marée noire pourrait être aussi désastreuse que celle de l'Exxon Valdez en 1989.

En 1989, la marée noire de l'Exxon Valdez, provoquée par l'échouage de ce navire dans la baie du Prince William, en Alaska, a été la cause de l'une des plus grandes catastrophes environnementales au monde. Selon certaines informations, la marée noire qui s'en est suivie a tué 250.000 oiseaux de mer et des milliers d'autres animaux marins, notamment des loutres de mer, des baleines et des phoques.

« Nous sommes confrontés à un incident très grave et nos initiatives pratiques sont toujours compromises par la poursuite des hostilités. Nous sommes satisfaits que deux de nos experts seront maintenant en mesure de prodiguer leurs conseils depuis Damas mais les besoins restent bien plus importants », a ajouté Achim Steiner.

« Les opérations de nettoyage exigeront un coopération internationale intense entre tous les acteurs et les gouvernements de la région méditerranéenne », a-t-il rappelé.

« Cette marée noire constitue indéniablement une menace pour la biodiversité, a déclaré Ezio Amato, un expert biologiste de l'ICRAM (Institut Central de Recherche Scientifique et Technologique Appliquée à la Mer) qui rejoindra aujourd'hui à Damas un expert de l'Unité Environnement conjointe du PNUE et du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA).

Le PNUE craint que des espèces marines comme les tortues de mer et le thon méridional de thonine aient été affectées par la marée noire. Selon les informations dont il dispose, il y aurait une zone de concentration de cette variété de thons en Méditerranée orientale et, à cette période de l'année qui succède à leur période de reproduction, leurs oeufs et leurs larves flottent à la surface. Ils pourraient par conséquent avoir été gravement affectés par la marée noire.

(Source ONU)




Mercredi 9 Août 2006 - 07:23






Inscription à la newsletter