Perles du Sud cubain : Cienfuegos et Camaguey - reportage (en reprise)

Par Nathalie De Grandmont ------ Lors du FIT Cuba la semaine dernière, certains voyagistes et une centaine de journalistes d’un peu partout dans le monde ont eu la chance de visiter quelques-unes des belles villes du sud cubain. Des villes comme Camaguey, Santiago et Cienfuegos, par exemple, qu’on surnomme justement « la perle du sud ». Située sur la mer des Caraibes et le long d’une très belle baie, la ville de Cienfuegos a de quoi interpeller et intéresser de nombreux Québécois. Déjà, la ville a été fondée par des Français et son architecture en porte une forte empreinte. Mais en plus, son jardin botanique – devenu très célèbre et populaire – a été fondé par nul autre que notre Frère Marie-Victorin. Pour l’équipe du Bureau de tourisme de Cuba à Montréal, Cienfuegos occupe aussi une place spéciale puisqu’il s’agit de la ville natale de sa directrice, Rosa Adela Mejias Jimenez.

Rencontrée la semaine dernière au FIT Cuba, madame Jimenez nous a parlé de cette belle perle du sud, avec beaucoup de passion et moult détails. « Cienfuegos est une ville maritime qui a un charme fou », disait-elle d’entrée de jeu. « Elle a été fondée (en 1819) par des Français, dont une partie arrivaient d’Haiti pour venir cultiver le café par ici. Ils ont tant aimé qu’ils y sont restés... » Au début, la ville s’appelait « Fernandina de Jagua ». De Jagua signifiant présence d’or, dans la langue des autochtones à l’époque.

Entre autres choses, Cienfuegos se démarque grâce à son architecture, très élégante. Son centre historique a été déclaré Patrimoine de l’humanité en 2005. Madame Jimenez nous recommande donc de prêter attention aux différents bâtiments qui entourent la Place d’Armes et les rues voisines.

Autour de la Place d’Armes, qu’on appelle aussi le parc Jose Marti, se trouvent la Cathédrale de Nuestra Senora de la Purisima Concepcion et le Théâtre Tomas Terry, qui a accueilli de nombreuses célébrités dont Enrico Caruso. Sa facade attire l’oeil aussitôt, avec ses couleurs pastels et son style art déco.

« Cienfuegos, poursuivait madame Jimenez, possède aussi une forte présence d’art mauresque, inspiré des Arabes. Le meilleur exemple est le Palacio del Valle », qu’il ne faut pas manquer... »

Situé le long de la mer et tout au bout de la péninsule, ce palais a été construit dans les années 20, pour une riche famille. Avec ses balcons ornés d’arcades et ses tourelles, il rappellera à plusieurs (mais en plus petit) les palais de l’Alhambra, en Andalousie. Malheureusement, l’histoire raconte que les propriétaires d’origine n’en ont profité que quelques années.

Avec la crise financière des années 30 et le décès du mari, le reste de la famille décida de repartir en Espagne, en laissant ce bijou... à leur domestique.

Aujourd’hui, le Palais est voisin de l’hôtel Jagua et il abrite désormais un restaurant, indépendant de l’hôtel et accessible à tous.

Bien qu’il s’agisse d’un établissement haut de gamme, quiconque séjourne dans le coin a tout intérêt à y aller; ne serait-ce que pour y admirer la décoration intérieure, les plafonds, les arcades décorées finement, etc.

L’Hôtel Jagua, quant à lui, accueille des visiteurs québécois, mais moins que les établissements situés au bord de la plage de Rancho Luna, non loin de là. Parmi les autres choses à faire à Cienfuegos, madame Jimenez recommande vivement de visiter le Delphinarium ou le Jardin botanique, qui possède près de 1550 espèces de végétaux (dont plusieurs espèces exotiques) et l’une des plus belles collections de palmiers au monde. « Il faut aussi profiter du Paseo del Prado (une belle promenade qui longe la baie) et de la plage de Rancho Luna, à une quinzaine de kilomètres de là. »

C’est d’ailleurs dans ce secteur que se trouvent les hôtels les plus populaires auprès des Québécois. Selon madame Jimenez, Cienfuegos s’insère à merveille dans un beau circuit au centre de Cuba. « Un triangle qui, explique-t-elle, pourrait inclure Cienfuegos, Trinidad et la région de Topes de Callentes, qui a développé un tourisme autour de la nature et de la santé, grâce à la présence de sources thermales, entre autres. »

On en entend moins parler et les touristes la connaissent probablement moins que d’autres, mais Camaguey s’avère aussi une ville assez particulière, qui exprime son originalité par les arts, notamment. A peine arrivés au centre de la ville, on remarque son labyrinthe de rues étroites : construites ainsi pour déjouer les attaques de corsaires.

Troisième ville en importance au pays (après la Havane et Santiago), Camaguey possède aussi une vingtaine de places et autant d’églises, qui dominent chacune d’elles. Partout, on remarque aussi de grandes jarres en terre cuite : la signature et la spécilalité de Camaguey. D’ailleurs, lors de notre visite se déroulait un festival mettant en vedette des dizaines de potiers et de céramistes, que l’on pouvait voir à l’oeuvre sur quelques places du centre.

Mais de toutes ces places, celle de San Carmen est probablement celle qui attire le plus l’attention. Son originalité vient du fait que les nombreuses statues qui occupent la place s’inspirent de personnages toujours vivants... L’artiste, Martha Petrona Jimenez, a en effet modelé ses statues en utilisant comme modèles certains résidants colorés de Camaguey.

Ce jour-là, l’un d’eux a d’ailleurs supris les journalistes, en allant poser à côté de l’oeuvre qu’il a inspirée, il y a sept ans. L’artiste possède une galerie sur la place, où l’on peut retrouver des répliques, en miniature, des oeuvres exposées à l’extérieur.

Malgré les prix de l’Unesco qui lui ont été attribués, c’est en toute simplicité qu’elle accueille souvent elle-même les visiteurs, aux côtés de sa fille.

Son regard s’allume dès qu’on mentionne le Québec... car madame Jimenez (une autre !) a eu la chance de venir y présenter ses oeuvres. Elle dit avoir adoré son séjour là-bas et l’accueil des gens. Aujourd’hui, elle nous le rend bien...

Un arrêt à ne pas manquer donc, si vous - ou vos clients - passez du côté de Camaguey...