Santo Domingo : grandeur et mystères au Faro à Colon

L'une des attractions vedettes de Santo Domingo est sans conteste le Faro à Colon. Un incroyable édifice de 237 mètres de long et 52 mètres de large. Il s'agit en fait d'une immense croix couchée qui renferme en son coeur un grand coffre noir contenant les restes de Christophe Colomb. C'est du moins ce que disent les Dominicains. Les Espagnols réfutent cette théorie, clâmant que la dépouille de Colomb est bel et bien en Espagne.

Et puis le dépliant touristique parle des cendres contenues dans le coffre mais le guide qui nous accompagne à travers les longs couloirs du bâtiment est catégorique. '' J'ai vu un bout de crâne, un morceau de côte et un fragment de tibia à l'occasion de l'ouverture annuelle du coffre.''

On sent que le sujet agace mais le moins que l'on puisse concéder devant le gigantisme des lieux c'est que l'âme de Colomb est bien présente. À certaines occasions spéciales, la nuit venue, cette immense croix couchée s'illumine, projetant sa forme dans le cieux.

Outre les restes de Colomb et une jolie collection d'objets lui ayant appartenus, le bâtiment renferme un grand nombre de trésors offerts ou prêtés par des dizaines de pays, principalement latino américains. Chacun des pays donateurs occupe dans la croix un espace proportionnel à l'ampleur de ses donations.

Et si le guide presse soudain le pas c'est qu'il a hâte de me montrer l'espace canadien. Alors que de petits pays comme le Honduras exposent ici d'authentiques objets précolombiens d'une valeur inestimable et que les Chinois occupent l'équivalent de 5 alcôves, le Canada propose en tout et pour tout un drapeau et la reproduction en lettres d'or d'un mot d'encouragement signé par le Gouverneur Général Ray Nathishin.

Une pingrerie que le guide souligne d'un oeil réprobateur, amenant à l'esprit qu'un généreux pourboire saura appaiser la honte qui me gagne. J'aurais souhaité acheter un guide souvenir pour vous inonder de détails sur ce musée tout à fait exceptionnel et agréable à visiter. Malheureusement, la maison était en rupture de stock et, journaliste ou pas, interdiction formelle de prendre des photos des collections ! J'ai cependant obtenu - de haute lutte - l'autorisation de grimper au sommet de l'édifice pour contempler la ville.
sommet de l'édificie