Santo Domingo: les musées sont fermés le lundi mais...

Par Jean-Pierre Kerten à Santo Domingo - Avant de découvrir la capitale de la République dominicaine, j'en avais l' image floue d'une ville tentaculaire enfumée avec, en son centre, un minuscule quartier historique. Un premier mythe que j'entretenais est tombé hier. Le quartier historique en question est bien plus important que je le croyais et bien plus intéressant que je ne me l'étais imaginé.

Hier , c'était lundi et donc la journée idéale pour survoler le centre colonial puisqu'en ce jour tous les musées son fermés ! Il aura fallu pas loin de 5 heures à pied et en voiture pour localiser les principaux centres d'intérêt que je me propose de visiter cette semaine. C'est dire que pour les amateurs d'histoire, d'architecture et de musées, il faut, si l'on veut se contenter, y prévoir un séjour plutôt qu'une visite d'une journée.

Il y a d'ailleurs dans la vieille ville une quantité de petits hôtels de charme et de nombreux restaurants et cafés-terrasse offrant des prestations de grande qualité. Le groupe Accor semble avoir fait main basse sur les meilleurs emplacements, notamment avec son Hôtel Sofitel et son Hôtel Mercure, qui tous deux occupent des lieux d'exception et de grande importance historique.

Mais oublions l'histoire, les musées et les églises pour aujourd'hui. Le vrai spectacle est dans la Calle Conde, l'artère piétonnière qui traverse le Saint Domingue historique de part en part. Il est 16h30, les bureaux se vident et les terrasses se remplissent. Point de vue idéal pour découvrir une population en mouvement. Posté à l'extémité ouest de la rue, au croisement d'une rue très achalandée j'observe le va et vient des '' Gwagwas'', ces petits autobus bigarés qui assurent le transport public de la ville. Le préposé aux billets sort du véhicule et se met à hurler les destinations desservies, tentant de vendre ses dernièrs sièges. C'est vraiment de la vente de dernière minute ! On les appele les '' pitchers'' m'explique mon guide Prudencio.

À côté, juché sur son Segway, l'un des 3000 membres de la police touristique que compte le pays amorce un ballet autour d'une grappe de jeunes filles au décoleté affriolant. Le marchand de noix de cocos débite ses produits à la machette tout en faisant la conversation avec un cireur de chaussures débordé. Alors que la foule défile dans un incroyable brouhaha, notre serveur , cheveux gominés et uniforme impeccable, a la bonne idée de recommander la bière Presidente grand format. Présentée dans un tube réfrigérant, elle fait près d'un litre et se laisse prendre, glacée, pour environs 3 $. '' C'est lundi, il ne se passe pas grand chose'' , me dit Prudencio.

(À suivre)