Tout le monde craque pour les pandas. Ces gros toutous à l’air inoffensif sont devenus les porte-étendards du combat pour la sauvegarde de notre environnement en étant adoptés par le plus important organisme écologiste au monde, le WWF (Fonds Mondial pour la Nature), comme animal fétiche. Le panda mène lui-même une lutte décisive pour sa propre survie.
Texte et photos : Yves Ouellet --- La province du Sichuan et sa capitale, Chengdu, n’apparaissent pas sur la liste des grands circuits touristiques empruntés par les voyageurs occidentaux en Chine. Les touristes étrangers y sont rarissimes mais les vacanciers chinois, quant à eux, y déferlent par millions.
On ne peut comprendre le sens réel de l’expression « tourisme de masse » tant qu’on n’a pas été porté par une marée de touristes chinois en visite dans l’une de leurs destinations nationales préférées comme le Sichuan, dans le sud-ouest du pays. Au-delà de ses particularités gastronomiques, les Chinois sont principalement attirés dans le Sichuan par sa capitale, Chengdu, où se trouve le Centre de recherche et de reproduction des pandas géants. De plus, ils visitent massivement ce monument à l’ingéniosité chinoise qu’est le projet d’irrigation de Dujiangyan, le site archéologique de Jinsha ou la montagne sacrée Quingcheng. Ils fréquentent également en très grand nombre la région du Sichuan qui fait partie du plateau tibétain, la préfecture autonome d’Aba, pour une extraordinaire immersion en nature dans les parcs nationaux de Huanlong et de la vallée de Jiuzhai. Grands spectacles et magasinage font également partie de leurs activités favorites.
On ne peut comprendre le sens réel de l’expression « tourisme de masse » tant qu’on n’a pas été porté par une marée de touristes chinois en visite dans l’une de leurs destinations nationales préférées comme le Sichuan, dans le sud-ouest du pays. Au-delà de ses particularités gastronomiques, les Chinois sont principalement attirés dans le Sichuan par sa capitale, Chengdu, où se trouve le Centre de recherche et de reproduction des pandas géants. De plus, ils visitent massivement ce monument à l’ingéniosité chinoise qu’est le projet d’irrigation de Dujiangyan, le site archéologique de Jinsha ou la montagne sacrée Quingcheng. Ils fréquentent également en très grand nombre la région du Sichuan qui fait partie du plateau tibétain, la préfecture autonome d’Aba, pour une extraordinaire immersion en nature dans les parcs nationaux de Huanlong et de la vallée de Jiuzhai. Grands spectacles et magasinage font également partie de leurs activités favorites.
Nous connaissons la savoureuse cuisine très relevée de cette région et son puissant poivre qui est en réalité une baie de la famille des agrumes.
Chengdu
Chengdu est une ville « de province » qui compte 14 millions d’habitants au cœur d’une région agricole considérée comme la corne d’abondance de la Chine. Elle est désormais un centre universitaire, aéronautique et technologique qui connaît un développement économique étourdissant de même qu’une croissance démographique exponentielle avec un demi-million de personnes qui s’ajoutent annuellement à sa population. Votre I Pad a probablement été fabriqué ici, tout comme vos équipements IBM, Nokia, Intel et d’autres. Les autos de luxe se pavanent sur les autoroutes, entre des nuées de taxis, de motocyclettes, de vélos et de tuktuks. La circulation automobile est un bordel hallucinant, orchestrée comme une chorégraphie effrénée sur un concert de klaxons. L’environnement urbain ne se compose que de tours d’habitation, souvent vides, ou d’édifices industriels qui semblent s’étendre sans limite. On a l’impression que, même en roulant des heures, on n’arrivera jamais à y échapper.
Chengdu est une ville « de province » qui compte 14 millions d’habitants au cœur d’une région agricole considérée comme la corne d’abondance de la Chine. Elle est désormais un centre universitaire, aéronautique et technologique qui connaît un développement économique étourdissant de même qu’une croissance démographique exponentielle avec un demi-million de personnes qui s’ajoutent annuellement à sa population. Votre I Pad a probablement été fabriqué ici, tout comme vos équipements IBM, Nokia, Intel et d’autres. Les autos de luxe se pavanent sur les autoroutes, entre des nuées de taxis, de motocyclettes, de vélos et de tuktuks. La circulation automobile est un bordel hallucinant, orchestrée comme une chorégraphie effrénée sur un concert de klaxons. L’environnement urbain ne se compose que de tours d’habitation, souvent vides, ou d’édifices industriels qui semblent s’étendre sans limite. On a l’impression que, même en roulant des heures, on n’arrivera jamais à y échapper.
Devant chaque boutique, des vendeuses hurlent et font du bruit pour attirer l’attention des passants. Certaines sont costumées et entourées de leurs camarades qui rythment leur litanie en tapant des mains. La foule dense se compose très majoritairement de jeunes
Dans la foule
Dès ma descente de l’avion, je suis confronté à la foule et à l’environnement sonore assourdissant du quartier commercial piétonnier Zong Fu.
Comme la pluie vient de cesser, le pavé lisse devient aussi glissant qu’une patinoire. L’entourage visuel est surchargé de panneaux lumineux ou s’affichent des milliers de signes de l’orthographe chinois, éblouissants d’exotisme mais très déstabilisant pour le nouvel arrivant. Très peu de gens parlent anglais. Je m’immerge dans cette nuée humaine sans y trouver d’intérêt pour le magasinage, sauf dans une boutique d’aliments ou un jeune vendeur qui baragouine quelques mots d’anglais décide de contribuer à mon éducation. Cette boutique, comme plusieurs autres en Chine, se spécialise dans la vente de produits de luxe comme la viande séchée et les thés. Mon vendeur me montre la viande de yak puis celle de lapin; m’explique que la dernière tendance dans l’univers du thé est une infusion produite localement à partir des graines d’une plante qui s’apparente à la rhubarbe, le buckweath tea, qu’on trouve partout et dont le goût me laisse perplexe. Devant chaque étalage de thé, une vendeuse se tient prête à faire savourer le produit. Je cède finalement devant un thé vert au jasmin irrésistible. Mon vendeur m’accompagne à la caisse et me traduit toute l’opération jusqu’à ce que la gérante vienne me taper sur l’épaule. Elle me montre son jeune employé en levant le pouce : « Y é bon mon petit vendeur hein ! » me dit-elle en cantonnais. Ce que j’ai facilement compris.
Dès ma descente de l’avion, je suis confronté à la foule et à l’environnement sonore assourdissant du quartier commercial piétonnier Zong Fu.
Comme la pluie vient de cesser, le pavé lisse devient aussi glissant qu’une patinoire. L’entourage visuel est surchargé de panneaux lumineux ou s’affichent des milliers de signes de l’orthographe chinois, éblouissants d’exotisme mais très déstabilisant pour le nouvel arrivant. Très peu de gens parlent anglais. Je m’immerge dans cette nuée humaine sans y trouver d’intérêt pour le magasinage, sauf dans une boutique d’aliments ou un jeune vendeur qui baragouine quelques mots d’anglais décide de contribuer à mon éducation. Cette boutique, comme plusieurs autres en Chine, se spécialise dans la vente de produits de luxe comme la viande séchée et les thés. Mon vendeur me montre la viande de yak puis celle de lapin; m’explique que la dernière tendance dans l’univers du thé est une infusion produite localement à partir des graines d’une plante qui s’apparente à la rhubarbe, le buckweath tea, qu’on trouve partout et dont le goût me laisse perplexe. Devant chaque étalage de thé, une vendeuse se tient prête à faire savourer le produit. Je cède finalement devant un thé vert au jasmin irrésistible. Mon vendeur m’accompagne à la caisse et me traduit toute l’opération jusqu’à ce que la gérante vienne me taper sur l’épaule. Elle me montre son jeune employé en levant le pouce : « Y é bon mon petit vendeur hein ! » me dit-elle en cantonnais. Ce que j’ai facilement compris.
Comme le panda n’a plus à faire d’effort pour s’alimenter, il verse aisément dans la paresse totale, même en ce qui a trait aux activités « amoureuses »
Les pandas, vedettes de Chengdu
Vivant dans les régions montagneuses les plus reculées de Chine, entre 1800 et 3400 mètres d’altitude, en particulier dans le Sichuan et au Tibet, l’existence des pandas a été connue très tardivement par les Occidentaux. Ce gros ours qui peut peser jusqu’à 125 kg se nourrit presqu’exclusivement de bambou. La disparition de son habitat et de ses aires d’alimentation ainsi que le braconnage constituent une menace qui a presque provoqué la disparition de l’espèce alors qu’il n’en restait plus qu’un millier à la fin des années 1980. La création de 33 réserves en Chine et dans l’est du plateau tibétain ainsi que la mise sur pied de programmes de protection, la lutte contre le braconnage, de nombreux programmes de recherche et un important programme d’élevage en captivité contribuent à améliorer la situation progressivement.
Vivant dans les régions montagneuses les plus reculées de Chine, entre 1800 et 3400 mètres d’altitude, en particulier dans le Sichuan et au Tibet, l’existence des pandas a été connue très tardivement par les Occidentaux. Ce gros ours qui peut peser jusqu’à 125 kg se nourrit presqu’exclusivement de bambou. La disparition de son habitat et de ses aires d’alimentation ainsi que le braconnage constituent une menace qui a presque provoqué la disparition de l’espèce alors qu’il n’en restait plus qu’un millier à la fin des années 1980. La création de 33 réserves en Chine et dans l’est du plateau tibétain ainsi que la mise sur pied de programmes de protection, la lutte contre le braconnage, de nombreux programmes de recherche et un important programme d’élevage en captivité contribuent à améliorer la situation progressivement.
Heureusement, les jeunes sont beaucoup plus enjoués et les pitreries qu’ils font en tentant de réveiller leurs congénères ou leurs parents pour jouer soulèvent les rires et les exclamations attendries des spectateurs.
Le panda emblématique du WWF s’appelle Chengdu en l’honneur de cette ville de la province du Sichuan où se trouve le principal Centre de recherche et d’élevage du panda géant dans le monde fondé en 1987. Les scientifiques chinois ont développé des techniques de fécondation artificielle pour contourner le principal problème concernant la reproduction des pandas géants : le fait que les femelles ne soient naturellement en chaleur que quelques jours par an. Au Centre de recherche sur la reproduction des pandas géants de Chengdu, seulement 10 % d'entre eux s'accouplent. Et seulement 30 % des femelles accouplées mettent bas. Une dizaine de zoos dans le monde, dont celui de Toronto, abritent des pandas qu’ils louent à fort prix au gouvernement chinois.
La visite du Centre de recherche et d’élevage des pandas géants représente le point fort d’un séjour à Chengdu.
Centre de recherche
Dans une ville qui est une véritable fourmilière humaine, l’endroit constitue d’abord un magnifique parc naturel où l’on peut entendre les oiseaux et respirer le calme, ce qui surprend après quelques jours en Chine. Sur un terrain d’une centaine d’hectares, on compte 400 espèces arboricoles ainsi que de magnifiques arrangements floraux, des étangs et des sentiers qui nous font oublier la folie urbaine. Mais, ce que tout le monde veut voir, ce sont les pandas et il ne faut pas attendre longtemps pour les apercevoir. Le moins qu’on puisse dire des pandas c’est qu’ils ne sont pas très exubérants. Lorsqu’ils ne bouffent pas, ils dorment comme des gros jouisseurs indolents, dans des positions loufoques et nonchalantes.
Dans une ville qui est une véritable fourmilière humaine, l’endroit constitue d’abord un magnifique parc naturel où l’on peut entendre les oiseaux et respirer le calme, ce qui surprend après quelques jours en Chine. Sur un terrain d’une centaine d’hectares, on compte 400 espèces arboricoles ainsi que de magnifiques arrangements floraux, des étangs et des sentiers qui nous font oublier la folie urbaine. Mais, ce que tout le monde veut voir, ce sont les pandas et il ne faut pas attendre longtemps pour les apercevoir. Le moins qu’on puisse dire des pandas c’est qu’ils ne sont pas très exubérants. Lorsqu’ils ne bouffent pas, ils dorment comme des gros jouisseurs indolents, dans des positions loufoques et nonchalantes.
Le moment le plus sympathique de la visite est le passage à la pouponnière où, avec un peu de chance, on peut admirer et photographier les nouveau-nés à-travers une fenêtre.
Les pandas évoluent dans des aires naturelles ouvertes, au milieu d’aménagements de bois qui leur procure un environnement plus stimulant. Ils ont aussi accès à des quartiers de nuit à l’intérieur.
Il faut croire que j’ai été chanceux puisqu’il y avait plus d’une dizaine de poupons lors de mon passage, plongés dans un sommeil agité sur leur grand lit à barreaux ou dans l’incubateur. Depuis 1997, environ 380 pandas sont nés en captivité en Chine et 80 % d’entre eux ont survécu.
www.panda.org.cn /
www.pandaphoto.com.cn
Il faut croire que j’ai été chanceux puisqu’il y avait plus d’une dizaine de poupons lors de mon passage, plongés dans un sommeil agité sur leur grand lit à barreaux ou dans l’incubateur. Depuis 1997, environ 380 pandas sont nés en captivité en Chine et 80 % d’entre eux ont survécu.
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