Test en direct de l’avion de « rêve » d’Air France sur la ligne Montréal-Paris

Anne Pélouas ------- Au chapitre des nouveautés qui aiguisent la concurrence entre compagnies aériennes, Air France n’est pas en reste pour cette saison. Menu concocté par le grand chef Daniel Boulud pour la classe business, nouveau salon au terminal L de l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle, arrivée du Dreamliner sur la ligne Paris-Montréal. Le 1er mai a marqué le vol inaugural vers l’Amérique du Nord de ce Boeing 787 de nouvelle génération que nous avons testé tout récemment de Montréal à Paris.

En classe économique, l’espace alloué à chacun est légèrement plus grand que dans un autre type d’avion, l’appui-tête est réglable et les sièges s’inclinent un petit peu plus, ce qui est grandement apprécié pour les vols de nuit Montréal-Paris. Encore que l’heure de départ du vol quotidien AF345 n’est pas idéale : à 16h55, pour une arrivée à Paris-Charles de Gaulle à 05h50 (heure locale) le lendemain matin. En fait, on n’a peu de chance de vraiment dormir, ce qui n’empêche pas de profiter d’un siège un peu plus confortable que la moyenne, avec une pochette en avant d’honnête grandeur. Surtout que la sélection de films accessibles en 12 langues via un écran tactile très bien conçu est nettement plus diversifiée que sur certains vols d’autres compagnies… Ce n’est pas une originalité propre au Dreamliner mais on apprécie toujours de voir de bons films en avion. Prise électrique et port USB sont aussi à portée de main.

Cabine Premium Economy et Business
Évidemment, c’est en classe Premium Economy (21 sièges) et Business (30 sièges) que le Dreamliner se démarque le plus.

Avec un dossier inclinable jusqu’à 130 degrés en cabine Premium, dans une coque fixe qui préserve l’espace de la personne en arrière de vous, vous êtes assurés de voyager dans la « bulle de confort » promise par Air France. Un fauteuil plus large (51 cm), mieux conçu et rembourré, plus d’espace entre les rangées, plus de place pour ranger ses effets personnels, une liseuse individuelle orientable… Voilà qui mérite considération !

En cabine Business, peu de changements mais pourquoi changer une formule gagnante ? Dans un espace aussi intime que généreux, le fauteuil donne accès direct à l’allée et se transforme au besoin en un lit de près de deux mètres de long, avec couette et oreiller en duvet et plumes. A défaut de dormir, on profite d’un écran tactile de 16 pouces haute définition et/ou du menu gastronomique concocté par le chef Daniel Boulud, créateur de la Maison Boulud au Ritz-Carlton de Montréal et du Café Boulud à Toronto. Au menu, en alternance : un saumon au fenouil, pois chiches et sumac; un poulet basquaise, chorizo et poivrons, riz au safran; un navarin d’agneau, légumes de printemps.

Le wifi pour tous!
Autre nouveauté : à bord de ce Boeing 787, le wifi est offert pour toutes les classes à des prix abordables (5 à 30 euros) pour des forfaits variant de 20 à 50 et 200 Mo mais je n’ai pas eu l’occasion de tester sa facilité d’utilisation non plus que sa vitesse.

Moins de pression
Air France vante par ailleurs les mérites de la pressurisation à bord de son Boeing 787, inférieure à celle d’autres appareils, et une hygrométrie censée offrir « une meilleure régulation de l’humidité de l’air, ce qui améliore le confort à bord et atténue les effets physiologiques de l'altitude ». Ayant régulièrement des problèmes ORL dans des atmosphères confinées, telles qu’un avion ou un TGV (et surtout après), j’ai particulièrement apprécié ce répit donné à mon nez, à ma gorge et à mes oreilles… Je ne peux affirmer hors de tout doute qu’il y ait eu une relation de cause à effet mais il me semble tout de même que oui !

La règle du 20 %
Je suis particulièrement sensible également au fait que le 787-Dreamliner soit un appareil « plus vert, plus propre, plus silencieux ». Il se targue, selon Air France, de consommer 20% de carburant en moins par rapport à des avions moins récents, comme un Boeing 777 ou un Airbus A330, ce qui n’est pas rien. Il s’affiche aussi comme dégageant environ 20 % de moins d’émissions de carbone, alors que les émissions sonores seraient aussi réduites de 20 %. Ce sera à vérifier à l’usage. On l’espère en tout cas, même si ce n’est pas à bord qu’on peut le faire.
Par contre, il est facile de mesurer l’effet de l’agrandissement des hublots… Il n’est pas pour déplaire à ceux qui aiment voyager de jour et assister en direct aux phases de décollage et de descente à travers ces beaux hublots !

Quelques infos supplémentaires sur le Boeing 787-Dreamliner
Il a effectué son premier vol fin 2009. Depuis, ce long courrier qui transporte 210 à 330 passagers selon les versions a roulé sa bosse partout dans le monde sous les couleurs de diverses compagnies, dont Air New Zealand et Nippon Airways. Avec deux appareils actuellement dans sa flotte, Air France dessert Le Caire et Londres, en plus de Montréal. A terme, Air France prévoit en avoir 16 en opération. Les prochaines livraisons sont prévues en septembre (un) et novembre 2017 (deux). Prochaines destinations : Abidjan (Côte d’Ivoire), Bamako (Mali), Boston (Etats-Unis), Conakry (République de Guinée), Freetown (Sierra Leone), Lyon (France), Nouakchott (Mauritanie) et Sao Paulo (Brésil).

Les habituels plus de la compagnie : le champagne gratuit à l’apéritif, même en classe économique; la prévenance du personnel naviguant, comme de celui en poste aux aéroports de départ et d’arrivée, même si les machines remplacent désormais le personnel à l’enregistrement des bagages à Montréal… J’aime bien avouer mon incompétence, même feinte, histoire de tester le service « humain », même minimal. La réponse a été rapide et efficace. N’hésitez pas à faire comme moi !