Visiter Grenade ça se prépare (reportage)

Charles Prémont ---------- Grenade, ville maure et catholique qui garde des aspects de ses conquêtes. Si la ville demeure un incontournable du sud de l’Espagne, c’est aussi une destination pour laquelle faire affaire avec des professionnels du voyage prend tout son sens. Au milieu des montagnes de la Sierra Nevada, Grenade demeure difficile d’accès pour les personnes à mobilité réduite - enfants en poussettes et personnes en fauteuils roulants ou ayant du mal à marcher - et ses principales attractions ne permettent pas l’improvisation. Aussi, l’agent de voyage et le tour operateur peuvent-ils vraiment apporter une valeur ajoutée au séjour de ceux qui veulent profiter au maximum de cette ville grandiose.

L’Albaicin, l’Alhambra et le Generalife

Le quartier Albaicin est le lieu qui a gardé le plus les traces du long règne des Arabes sur la ville. Constituée de petites rues étroites zigzaguant entre les hauts murs ceinturant les jardins intérieurs des maisons. C’est dans celles-ci que les Arabes se seraient barricadés lorsque la ville est tombée aux mains des catholiques au XVe siècle.

Ce vieux quartier grimpe dans les hauteurs de la ville et il vaut la peine de se rendre jusqu’à l’esplanade de l’église San Nicolas pour obtenir une vue spectaculaire sur l’Alhambra et la ville. Or, les rues sont pavées de galets arrondis et constellés de marches, ce qui rend l’ascension difficile pour ceux qui se déplacent sur roue. Les taxis et certains autobus se rendent dans ces hauteurs, ce qui épargnera bien des maux de pieds aux voyageurs.

L’Alhambra est le clou du spectacle qu’est Grenade. Ancienne forteresse maure érigée au IXe siècle, elle offre un aperçu de la grande maîtrise des architectes et des artisans de l’époque. Dentelles de pierre, mosaïques de céramique, hauts plafonds en arches, la forteresse impressionne. Entouré du Generalife, constitué d’un magnifique jardin et quelques bâtiments historiques, le site doit faire partie du voyage de n’importe quel visiteur.

Or, l’accès y est très limité. Selon un membre du personnel de l’Alhambra, c’est en moyenne 8000 personnes par jour qui visitent l’Alhambra, mais on ne vend que 2000 entrées la journée même, les autres étant vendus à des tour operateurs et en ligne. Ceux qui décident d’acheter par le portail Ticketmaster doivent s’y prendre une semaine à l’avance. Les imprudents n’ayant pas prévu leur coup se retrouveront devant un drôle de dilemme. Soit se lever aux aurores pour tenter d’obtenir leur billet (certains se présentent dès cinq heures du matin), ou encore devoir acheter un billet qui ne permet la visite que très tard le soir (les dernières heures de visite commencent à 22h). Ici encore, la planification est reine.

Un centre-ville exceptionnel

Malgré ces inconvénients, les voyageurs-improvisateurs demeurent bien servis par Grenade. Les boutiques d’artisanat du cuir et, surtout, de vêtements foisonnent le long des petites allées comme des grandes artères. Ceux et celles qui veulent remplir leur valise avant de repartir seront servis.

Surtout, Grenade offre un centre-ville exceptionnel pour les piétons. De nombreuses places piétonnes se succèdent autour de la cathédrale de la ville et on y retrouve de nombreux restaurants et petites enseignes ou prendre quelques tapas accompagnées d’un verre de vin ou d’une bière.

Authentique, on sent que cette partie de la ville appartient encore aux habitants et non seulement aux touristes. On voit les vêtements sécher le long des fenêtres dans les petites allées et on aura avantage à s’aventurer dans les petites rues aux alentours pour trouver la parfaite terrasse au détour d’une allée qui semblait ne mener nulle part.

Ville promettant une grande part de découverte, Grenade sait se dévoiler petit à petit à celui qui souhaite s’y aventurer.