Chronique d’une démission non-annoncée - mise au point de Christiane Théberge sur son départ de l’ACTA

En désaccord avec un plan de réorganisation soumis par le comité exécutif de l'ACTA, la présidente et chef de la direction de l' association, Christiane Théberge, a remis sa démission le 15 août dernier. Si la nouvelle n'a émergé que cette semaine c'est que, bizarrement, le communiqué émis pour la circonstance par l'ACTA vendredi dernier oblitérait complètement la nouvelle de son départ, se limitant à annoncer les nominations de David McCaig et de Moscou Côté respectivement aux ''nouveaux postes'' de chef de la direction et de ''chef agent de communications intérimaire''. Le communiqué en anglais faisait, lui, état de la nomination de David McCaig au poste de Chief Operating Officer, que l'on pourrait traduire par ''directeur de l'exploitation''. Certains de nos confrères laissaient entendre que Christiane Théberge avait été '' remerciée''. Bref, des éclaircissements étaient nécessaires et l'ex-présidente et chef de la direction a émis cette mise au point , lundi après-midi :

''Suite à diverses rumeurs, interprétations et commentaires quant à mon départ de l’ACTA, il me semble nécessaire de faire la mise au point suivante,'' écrit-elle. ''J’ai été informée le 7 août dernier par lettre d’une réorganisation que le nouveau Comité exécutif de l’Association, élu le 12 juin dernier, voulait mettre en place. Le 15 août, je faisais parvenir une lettre au Conseil d’administration annonçant mon profond désaccord avec cette réorganisation et conséquemment mon choix de remettre ma démission. J’ai officiellement quitté mes fonctions le 21 août dernier après une entente mutuelle.'' Et elle poursuit : ''J’en profite pour remercier tous les membres, partenaires, bénévoles et employés de l’ACTA avec qui j’ai collaboré pendant ces quatre années et demie au sein de l’Association. Ce furent quatre années fort exaltantes et ce n’est pas sans un pincement au cœur que j’ai posé ce geste.''

Rejointe au téléphone à son domicile, Christiane Théberge semblait plutôt sereine en se remémorant les presque 5 années passées au service de l'ACTA. '' J'ai découvert avec l'industrie des voyages un milieu de travail fascinant où on peut avoir beaucoup de plaisir,'' disait-elle. '' Mais ça n' a pas toujours été facile '', confiait -elle, évoquant d'abord l'époque où, sous le régime précédent , elle avait '' hérité du travail, sans avoir le titre'' et évoquant ensuite le défi plus récent d'avoir à gérer le manque à gagner (700,000$) occasionné par la perte inévitable du droit d'émettre la carte d’identité de l’IATA. . '' Il est plus facile de travailler lorsqu'on évolue dans un bon environnement de travail et qu'on a la confiance des gens,'' faisait -elle par ailleurs remarquer. Quant à son avenir, Christiane Théberge entend d'abord ralentir un peu le rythme et profiter un peu plus de la vie, tout en acceptant, le temps venu, quelques mandats de communication.

Rejoint entre deux réunions de l'ACTA à Winnipeg, Moscou Côté, qui en plus des titres de vice-président de l'Acta et président du conseil régional s'occupe dorénavant des communications et du lobbying au national, défendait le plan de réorganisation qui a déclenché la crise. '' Si nous voulons faire un lobby plus efficace et obtenir des résultats sur le plus long terme, il est nécessaire de séparer les mandats de gestion et de financement de ceux qui touchent la communication et le lobbying'' expliquait-il. Une vision que, visiblement, Christiane Théberge ne partageait pas.