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Croisières à bas tarif dans les Caraïbes : y a t-il un avenir ?



Easycruise One
Easycruise One
Le modeste navire de croisières couleur orange easyCruiseOne veut défier les titans du secteur dans leurs propres eaux : Floride et Bahamas. L’industrie du tourisme caribéen n’est pas insensible à la stratégie « Luxe for Less ». Un texte de e.Caraibes.


Le navire orange easyCruiseOne sera-t-il de retour dans les Petites Antilles la saison prochaine ? La question est d’actualité au sein du easyGroup qui, encouragé par les résultats de sa première expérience sous les tropiques, cherche à défier les géants du secteur dans leurs propres eaux : Floride et Bahamas.

De la parole à l’action, il n’y a qu’un pas que souhaite franchir Stelios Haji-Ioannou, fondateur iconoclaste du easyGroup.

Début décembre, il s’est offert le luxe d’une publicité dans le Miami Herald au message provocateur : « Si passer des nuits en mer dans des salles de danses minables pleines de vieux ne correspond pas à votre idée des vacances, alors easyCruise.com est pour vous ! Toute ressemblance avec les navires Carnival serait une pure coïncidence » pouvait-on lire.
Fidèle à la politique commerciale « jeune » des quatorze autres filiales du groupe, le navire de croisière low cost est considéré comme un ofni (objet flottant non identifié) : 13 euros la nuit par personne en cabine double, du jamais vu.

Moyenne d’âge de la clientèle qui a sillonné les îles des Petites Antilles cette année : 38 ans, soit une douzaine d’années de moins que les clients du groupe Carnival et autres Royal Caribbean.

Autre résultat intéressant : sur les 90 nationalités qui ont embarqué à bord du easyCruiseOne dans les Antilles, la majorité était nord-américaine.
« Ce navire est une auberge de jeunesse flottante » ont raillé les leaders du marché.
A la limite de la « prestation minable », a aussi commenté Micky Arison, patron du groupe Carnival (Carnival Cruise Lines, Princess Cruises, Holland America, Seabourn, Windstar, P&O, Cunard, Costa, etc.).

Réponse de Stelios, fils d’un riche armateur grec : « Arison a fait fortune en jouant sur les peurs des Américains qui préfèrent voyager à l’abri dans une bulle. Notre concept séduit un public plus indépendant d’esprit ».

Invité d’honneur du tourisme caribéen
La démarche frondeuse de Stelios a récemment suscité l’intérêt d’un autre patron atypique : Richard Branson, à qui l’on prête aussi le projet de créer une compagnie de croisières Virgin Cruises.
Les deux hommes ont en commun d’avoir bâti chacun une success-story. A l’âge de 28 ans, Stelios a lancé une compagnie aérienne à bas prix : easyJet. L’année dernière, la compagnie discount a transporté 30 millions de personnes.
Alors que ces deux serial entrepreneurs, tous deux basés en Angleterre (encore une île) multiplient aujourd’hui les démarches en Floride du Sud, « la capitale mondiale des croisières », les croisiéristes de Miami et de Fort Lauderdale continuent à multiplier les annonces de commandes de paquebots plus géants les uns que les autres. Ces milliardaires de la croisière explorent aussi de nouveaux marchés : la Chine est déjà annoncée au menu.
De son côté, Stelios parle de franchiser son concept de croisières : sur mer, mais aussi sur les fleuves. Reste à trouver des armateurs prêts à parier sur la marque orange pour surfer sur la vague, en attendant la livraison de nouveaux paquebots easyCruise dont les chantiers pourraient être lancés dès 2008. De ce côté aussi, les négociations sont en cours, pour des unités d’une capacité de 500 passagers au confort un peu plus soigné selon l’autre idée force de la maison easy : « Luxe for Less » (« Le luxe moins cher »).

Pied de nez amusé ou signe d’estime de la part de l’industrie du tourisme caribéen : début avril aux Bermudes, Stelios sera l‘invité d’honneur de la grande messe du business régional CHTIC 2006, la Conférence de l’investissement dans l’hôtellerie et le tourisme caribéen.


(source: eCARAIBES)



Mardi 4 Avril 2006 - 07:47






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