Pour plusieurs agences, ces temps -ci, c'est le calme plat : témoignage.

Ginette Houle, qui exerce la profession d'agent de voyages depuis 23 ans, s'inquiète de l'apathie du marché, en ce mois de novembre 2004. Elle nous a fait part de son inquiétude en postant un communiqué dans le forum. Nous l'avons rencontrée.


" Le téléphone ne sonne pas " lance Ginette Houle, de l'agence Voyages Professionnels à Montréal, en classant les quelques dossiers, en préparation, posés sur son bureau. Une inquiétude exacerbée par les échos qu'elle perçoit dans l'industrie. " Le discours ambiant dans les médias et dans les déclarations de certains fournisseurs est que tout va pour le mieux, il y a reprise et l'industrie des voyages connaît une année record", dit -elle.

"Or, en ce qui me concerne, c'est le calme plat et je ne suis pas seule à faire ce constat; nombre d'agents de voyages et même de grossistes rencontrés dans des fam trips ou des événements de l'industrie, font la même remarque: c'est tranquille pour la saison".

Selon Ginette Houle, il y a eu une forte baisse de la demande depuis la fin des principaux réservez-tôt qui, cette année, ont donné de bons résultats." Un signe du malaise, ajoute-t-elle, c'est qu'il y a encore de la disponibilité partout pour des forfaits-Sud, à des dates qui, traditionnellement à cette période de l'année, sont difficilement accessibles".

Pianotant sur son clavier, Ginette Houle fait une recherche de disponibilité dans Restour et déniche, sans efforts, des départs pour le 25 décembre, le 30 décembre ou le premier janvier. " D'habitude, à cette période de l'année, ces dates de départ ne sont plus disponibles. Il y a même un bon choix de départs pour des 2 semaines, ce qui est vraiment inhabituel".

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Sans abandonner son sourire, Ginette Houle dresse alors la liste des éléments susceptibles de contribuer à ce "farniente" automnal. " Go Travel Direct, dit-elle, n'est probablement pas la cause première, car une de mes collègues, dont les affaires sont concentrées dans le voyage "ethnique" sur l'Europe, observe également une forte accalmie.

Il y a eu l'émission "La Facture",à Radio Canada , qui a terni quelque peu l'image de la profession. Il y a Aeroplan qui, maintenant, permet l'échange des points contre des voyages sur Vacances Air Canada.

Dring .... Le téléphone sonne pour la première fois depuis notre arrivée. Fausse alerte, une cliente de retour de Saint -Martin, où il a plu tous les jours, ( elle était en visite chez une amie) veut faire un brin de jasette.

Reprenant la liste des irritants, Ginette Houle évoque ensuite l'intention d 'IATA de simplifier à l'extrême les constructions tarifaires, un autre élément, pense-t-elle, susceptible d'amoindrir le rôle de l'agent de voyage. " Je ne comprends pas pourquoi les transporteurs veulent nous passer par dessus la tête, maintenant qu'ils ne paient plus de commissions. Nous ne leur coûtons rien" fait -elle remarquer.

Quoiqu'il en soit, Ginette Houle a aussi et surtout le sentiment que si les affaires sont calmes, il y a un lien à faire avec Internet. Interrogée sur la visibilité de ses services sur le web, Ginette Houle reconnaït n'avoir pas fait grand chose à ce niveau jusqu'à présent, mais elle compte bien s'y mettre l'année prochaine.

"Dans la profession, il y a toujours quelque chose pour contrecarrer notre avancement. Si ce n'est pas un attentat, c'est la suppression des commissions, la flambée des prix du pétrole, ou la révolution Internet. Il va bien falloir se mettre à l'Internet".

Afin de voir si le calme s'était installé chez tout le monde, nous avons fait un bref tour d'horizon de l'industrie en appelant une vingtaine d'agences dans la région de Montréal.
Selon nos observations, qui n'ont rien de scientifique, il ne s'agit pas d'un phénomène généralisé.

La moitié environs des agents interrogés se sont dits très occupés et satisfaits de leurs ventes automnales à ce jour, mais l'autre moitié s'est effectivement dite peu occupée et relativement inquiète. Toutefois, dans cette dernière catégorie, plusieurs ont jugé que cette accalmie des affaires était temporaire ou "plutôt normale".

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