Quand la ville de Québec s'amarre au Queen Mary II (Reprise)

Le Queen Mary 2 faisait escale à Québec, hier. Voici en reprise, un article publié dans www.jaimonvoyage.ca en octobre 2004.

On entend parfois les mauvaises langues de Montréal dire que la ville de Québec est un petit village. Vérification faite c'est la réalité. Il n'y avait, pour s'en convaincre, qu'à s'installer à Lévi, de l'autre côté du fleuve, le 5 octobre dernier, alors que le Queen Mary II faisait escale dans la vieille capitale. Pour la première fois en plus de cent ans, le Château Frontenac devait s'étirer le cou et se mettre sur la pointe des pieds pour apercevoir Lévi. Une impertinente masse rouge, la cheminée du Queen Mary II, faisait obstacle.

C'est le bâteau qui est gros vous diront les gens de Québec. Gros?, " le mot est un peu faible". Sans tomber dans la tirade, disons que la Ville de Québec, ce jour là, était amarrée au Queen Mary II. Et quand le Queen Mary II fait escale à Québec avec sa belle grosse cheminée rouge et son bel habit foncé, la ville prend les allures d'une timide fiancée. Charmant tableau qui fait courir les touristes, venus des 4 coins du Québec, en voiture, en autobus ou en bateau.

Faire la visite de ce sous-continent flottant en l'espace de 2 heures est évidemment impossible. Mais c'est plus de temps qu'il n'en faut pour s'imprégner de l'atmosphère qui y règne. Surtout ne pas s'attarder au myriades d'objets, d'éléments décoratifs, d'oeuvres d'art qui parsèment le géant des mers, ni tenter de faire l'inventaire des services disponibles à bord. En fait, il n'y a pas besoin de consulter les brochures pour s'assurer que le Queen Mary répondra aux exigences de votre clientèle.

Si vous avez craqué pour le film "Titanic", vous serez fanatique du Queen Mary II. Pensez au Titanic, dans la première partie du film, avant l'épisode de l'iceberg, retranchez l'attitude hautaine et désagréable de plusieurs des personnages, et multipliez l'évocation romantique des décors par le nombre de fois que vous avez vu le film. C'est fou ce qu'on peut faire avec le bon goût et ....1,2 milliards$ , lorsqu'on s'applique.

Les rencontres amoureuses ne sont toutefois pas garanties même si l'atmosphère inévitablement vous y inviterait. La plupart des passagers aperçus lors de notre course contre la montre affichaient un âge plus que respectable. " La moyenne d'âge des passagers, sur les croisières en boucle, est beaucoup plus élevée que sur les traversées de l'Atlantique", explique notre guide. " Récemment, lors d'une traversée de New York à Southampton, nous avions 700 enfants à bord" ajoute-t-il avant de nous inviter à presser le pas.

Deux mots échangés avec la charmante demoiselle accordant l'un des pianos à queue, un bref survol des oeuvres d'arts accrochées aux murs d'une valeur parait-il de 5 millions US$ et à quoi bon faire le tour de tous les restaurants, spas, théatres, gymnases et salles de jeu que compte le mastodonde, un jour c'est sûr nous ferons la croisière et puis nous avons maintenant rendez-vous avec une authentique légende: le "Commodore" Warwick (ne pas prononcer le second W , souligne notre guide").

Lorsque le Commodore Warwick (prononcez Warick insiste encore notre guide) fait son entrée dans la section privée du restaurant Britannia où nous l'attendons maintenant, le silence se fait. L'homme qui est désormais aussi célèbre que le paquebot qu'il commande, est imposant mais affable. Rappelant les origines canadiennes de la Cunard Lines, il confie d'emblée " J'aime venir à Québec, nous y recevons un accueil fabuleux". Et il ajoute, sourire en coin," meilleur qu'à Halifax où est née la Cunard et où les gens nous regardent encore avec des yeux de propriétaires".

Seul maître à bord après Dieu, le Commodore, qui négocie avec les océans depuis plus de 45 ans, voit dans le Queen Mary II le meilleur paquebot qu'il aie jamais vu ou commandé.
Qui pourrait le contredire. À titre d'exemple, Le Queen Mary se pilote à l'aide d'un simple Joystick. En plus d'être le plus gros, il est aussi le plus rapide du monde avec une vitesse de pointe de 58 km/h et il n'a même pas besoin d'un remorqueur pour s'amarrer à un quai!

Mais c'est au niveau de l'ambiance et de l'atmosphère que le Queen Mary II peut surprendre. Même s'il est fréquenté par le gratin - David Bowie et Harrison Ford sont déjà des habitués- On n' a pas l'impression d'être reçu par un personnel coincé ou obséquieux. Pas le moindre butler en vue. Au contraire, du commandant au personnel de pont, on a affaire à un équipage affable, courtois et sympathique, qui n'hésite pas à sourire et à engager la conversation. Somme toute de vrais spécialistes de l'hospitalité d'aujourd'hui.

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