L' AQCV tient sa première assemblée générale

Quatre mois après son lancement, l'Association Québécoise des Conseillers en Voyages tenait ce dimanche, sa première assemblée générale. Le sympathique restaurant I Due Complici de la rue Bélanger avait mis gracieusement son établissement à la disposition de l'Association. Quatre des fournisseurs privilégiés de l'AQCV, Vacances Préférence, Unisky, Magik Tours et Assurances Croix Bleue, tenaient, a l'entrée, un "mini salon" et distribuaient des brochures. L'avocate dans le dossier de l'Agence Carbin, Me Isabelle Marceau était de la partie. Une trentaine de membres se sont présentés.

Dans son allocution de bienvenue, le président du conseil et fondateur de l'AQCV, Gabriel La Rouche indiquait que l'association comptait à présent 308 membres. Un chiffre qui monte avec constance, et serait le résultat d'un regain d'intérêt pour l'association au lendemain de l'opération "Lutins" lancée peu avant les fêtes.

Dans le cadre de cette opération, l'AQCV avait décrété que le membership serait gratuit pour un certain temps, un cadeau de Noel en somme. Mais si l'annonce de ce chiffre a suscité les applaudissements nourris de l'assistance, Gabriel La Rouche juge pour sa part qu'il est "nettement insuffisant." Il indiquera d'ailleurs, à la fin de l'assemblée que son objectif comme président est d'avoir 1000 membres d'ici le 1 er avril, faute de quoi il demandera aux membres de "lui montrer la porte."

La vice - présidente, Josée MacKercher a rappelé les grands principes défendus par l'AQCV, soit: le respect du métier, la reconnaissance de la profession, le refus d'une rémunération insuffisante, le refus du discounting. Elle a égalemment rappelé avec insistance, comme le feront tout au long de la réunion les membres du CA, que "C'est votre association et vous êtes les preneurs de décision."

Pour Nathalie Etesonne, la secrétaire trésorière, l'augmentation rapide du membership,
dont elle se réjouit, s'accompagne d'une surcharge de travail et de coûts notamment en ce qui a trait aux envois postaux et aux cartes de membres. "Depuis les prix Peanuts en décembre , ça ne dérougit pas", dit-elle

Richard Morneau, qui veille aux destinées de l'association dans la région de Québec a bien résumé sa situation personnelle et les raisons de son engagement: "j'ai 45 ans et j'ai quatre enfants, dit-il. Je me défends comme père de famille et je ne veux pas faire une autre carrière."

Pour lui, il faudrait mener une bataille de tous les instants contre le 8%. "Nous sommes ici comme conseillers et on ne veut pas remplacer l'ACTA mais on veut se défendre contre les fournisseurs qui ne nous demandent pas notre avis ", dit-il. "Si on ne fait rien, on va se faire mettre de côté. Pourquoi laisserait-on les grossistes couper les commissions à 8% pour ensuite encore se faire couper par les discounters?" Et de conclure par un " Il nous faut mettre nos culottes" qui fit bien rire l'assistance, puisque Richard Morneau est un adepte invétéré du Kilt.

Anita Bitton qui dirige les activités de l'AQCV en Montérégie et en Estrie, aimerait quant à elle apporter à l'association, en plus de sa vocation "politique", une dimension d'affaire bien concrète basée sur la coopération entre membres. "Nous sommes tous des professionnels, dit-elle, on pourrait tenir des réunions entre membres, sur des thèmes particuliers. Ne serait-ce que pour compléter des groupes et accéder ainsi à des taux de commission supérieurs. "

Selon elle, il faut également prendre davantage de mesures pour favoriser les fournisseurs qui supportent l'AQCV . Un intervenant indiquait à ce sujet que "les agents de voyages ne sont pas conscients du pouvoir directionnel qu'ils ont envers les grossistes."

Anita Bitton rappelait par ailleurs, qu'à une autre époque, le Groupe Évolution Voyages avait réussi à aller chercher des surcommissions alors qu'il ne comptait qu'une vingtaine de membres.

Tout au long de la réunion, les membres ont eu l'occasion de dialoguer entre eux et avec le conseil. Deux membres ont cependant demandé d'entrée de jeu de ne pas être identifiées ou photographiées par les médias.

L'une d'elle se ravisera plus tard, se disant "enthousiasmée par ce qu'elle voyait et entendait." Plusieurs personnes ont encore peur de subir des mesures de représaille" commentait Josée Mc Kercher, "mais soyez assurés que tout ce que nous faisons à l'AQCV se fait sous le sceau de la confidentialité pour les membres."

Après un long débat sur le thème des cotisations, l'assemblée approuva par un vote à mains levées la réintroduction de la cotisation de 25$ à compter du 14 février. Pour ceux qui avaient payé leur 25 $ l'année dernière, le membership est assuré jusqu'au 31 décembre 2006. Les autres devront renouveler leur carte de membre en septembre , au coût de 25 $.

Le débat sur les cotisations a mis en relief le souçi qu'ont certains membres d'accroître la crédibilité de l'association. "Il faut arrêter de projeter une image de gens "cheap"dira l'un d'eux. "Si les gens ne sont pas prêts à mettre 25 dollars, je ne comprends plus rien dira une autre." Un intervenant, propriétaire d'agence recommandait une cotisation de 50$ et confiait qu'il payait pour sa propre cotisation et celle de ses 4 conseillers.

Un engagement qui faisait écho à une remarque passée plus tôt par le président La Rouche qui disait que " si dans une agence ou il y a 4 conseillers, il n'y a qu'un seul membre, ce n'est pas correct. Il faut en parler et recruter les autres conseillers. "

Comme promis, Me Isabelle Marceau, était présente. C'est elle qui a piloté le dossier de l'agence Carbin à qui revenu Canada réclamait des impôts après avoir déterminé que les agents extérieurs étaient des employés et non pas des travailleurs autonomes.

Revenu Canada a fait volte face avant que l'affaire ne passe en jugement la semaine dernière. Une belle victoire pour l'agence, mais qui, rappelle Me Marceau, ne fait pas jurisprudence puisqu'il n'y a pas eu jugement.

Aux membres qui voulaient savoir si Revenu Québec serait influencé par la décision, Me Marceau expliquait que " Dans le dossier des travailleurs autonome vs employés, Revenu Canada et Revenu Québec se sont entendus pour que ce soit Revenu Canada qui fasse le travail et que Revenu Québec s'enligne sur ses décisions."

"Mais, ajoute-t-elle, si, historiquement, ils procèdent comme ça, cela n'en relève pas pour autant du "légal." Elle signale par ailleurs que la jurisprudence sur laquelle s'appuie Revenu Canada a 15 ans. C'est la cause "Polymar", un jugement intervenu dans une Province de l'Ouest et "sur lequel on revient constamment dans ce genre de dossiers" explique Me Marceau.

Pressée de questions, la magistrate ne pouvait qu'insister sur le fait qu'il faut y aller au cas par cas. Mais une chose est acquise. Elle se rapprochera du dossier et du même coup de l'AQCV, puisque, et c'est là une première mesure concrète de l'association, le bureau d'avocat qu'elle représente, s'est maintenant associé à l'AQCV et cela, sur une base bénévole. Me Marceau sera prochainement en congé de maternité, mais, selon Josée Mc Kercher, la relève sera assurée durant son congé.

Appelés à voter sur la confirmation du conseil d'administration jusqu'à septembre 2006, les membres ont voté à main levée et adopté la proposition à l'unanimité. Un membre a eu ce commentaire: " C'est un exploit que vous soyez encore unis après déjà 4 mois d'existence!"
De nombreux témoignages de reconnaissance ont fusé de la salle à l'endroit des dirigeants.

Bien d'autres sujets ont été abordés lors de l'assemblée, comme le besoin d'un nouveau logo et d'un site internet plus performant mais la réunion a surtout été ponctuée d'appels à la coopération, à l'effort dans le recrutement et à la fierté d'être membres de l'AQCV.

"C'est votre association, martelait Gabriel La Rouche, entrez- vous - le dans la tête, ne vous gênez pas, vous pouvez nous demander n'importe quoi ! "

Au terme de sa première assemblée générale, l'AQCV continue à mettre la priorité sur le membership tout en se préparant aux "vraies batailles" comme le dit sont président, Gabriel La Rouche .



photos de l'assemblée générale