Les agents de voyages étaient invités à assister et à participer à un débat sur la reconnaissance de la profession, présenté par l'ACTA et Logimonde en marge du Salon Addison qui se déroulait mardi à l'hôtel Hilton Bonaventure de Montréal.
Plus de 120 personnes ont assisté au débat qui mettait en présence, d'une part, des conseillers(ères), agents extérieurs et dirigeants(es) de réseaux et en face, 5 panélistes bien connus, qui s'étaient portés volontaires pour l'exercice soit: Moscou Côté, de Voyages Constellation, Jean Collette , Président du conseil de l'Acta au Québec, Sylvain Lastère PDG du Groupe Atrium, Josée Mc Kercher de Voyages Carbin et André Turcotte de Voyages Hone. Présent à titre personnel, Stéphane Benoît, le directeur des ventes de Intair, agissait comme modérateur.
Plus de 120 personnes ont assisté au débat qui mettait en présence, d'une part, des conseillers(ères), agents extérieurs et dirigeants(es) de réseaux et en face, 5 panélistes bien connus, qui s'étaient portés volontaires pour l'exercice soit: Moscou Côté, de Voyages Constellation, Jean Collette , Président du conseil de l'Acta au Québec, Sylvain Lastère PDG du Groupe Atrium, Josée Mc Kercher de Voyages Carbin et André Turcotte de Voyages Hone. Présent à titre personnel, Stéphane Benoît, le directeur des ventes de Intair, agissait comme modérateur.
Les questions et les déclarations fusaient de toutes parts, un signe que le thème de la reconnaissance de la profession, qui revient sur la table de façon cyclique depuis 20 ans, est toujours bien d'actualité et constitue toujours une bonne recette pour attirer du monde.
Oui, la lutte pour la reconnaissance de la profession fête son vingtième anniversaire et rien de très nouveau n'a filtré de cet échange d'idée, ce n'était d'ailleurs probablement pas le but de l' exercice. Toutefois, ces débats, trop rares et trop courts, ne manquent jamais de faire ressortir les profondes divisions qui existent au sein de l'industrie quant à la définition de ce qu'est ou devrait être un agent de voyage. Doit on d'ailleurs dire "agent" ou "conseiller" en voyage?
Au coeur du débat de la reconnaissance de la profession, la déchirure se situait mardi au niveau de l'importance des compétences versus l'importance de l'expérience.
Les panelistes ont en tous cas laissé voir qu'en ce qui concerne l'embauche, ils étaient prêts à fermer les yeux sur l'incompétence et l'inexpérience si un candidat se présente avec des dollars, entendez par là avec une belle liste de clients.
Déplorant qu'avec le système actuel, n'importe qui pouvait être agent de voyages, une dame demandait en effet aux panelistes quel choix d'embauche ils feraient entre un candidat qui ne connait rien au voyage, mais dit pouvoir garantir 1 Million $ de ventes, et un candidat qui a suivi une formation et possède les aptitudes requises. Elle obtint cette réponse spontanée et quasi unanime: "on choisit le candidat qui amène 1 million$!". Pour briser le silence qui suivit cette réponse, certains panelistes se mirent à patiner un peu par en arrière en ajoutant: " oui mais... nous jumelerions cette personne avec un agent d'expérience."
Du fond de la salle, un jeune homme déterminé à défendre l'importance de la formation lançait " On ne vérifie même pas les compétences professionnelles lors des entrevues. C'est une industrie qui est très mal gérée. La formation est très importante et c'est aux directeurs d'agences d'aider les nouveaux employés qui arrivent chez eux avec des diplômes."- Commentaire suivi d'applaudissements nourris.
Un dame qui disait n'avoir suivi aucune formation mais avait voyagé énormément, estimait qu'elle avait toutes les compétences requises pour être agent de voyages. Un propos contré par l'intervention d'un agent qui disait connaître l'Australie sur le bout des doigts, sans pour autant y avoir jamais mis les pieds, grâce à la formation.
Mais en fin de compte, ce sont les raisons pour lesquelles ce vieux débat resurgit qui font l'unanimité dans l'industrie. Dans un contexte ou l'Internet gagne des parts de marché, il faut que le public perçoive que l'agent de voyage est avant tout un professionnel qui offre une valeur ajoutée. Et il faudrait évidemment y arriver sans que ça coûte trop cher et, on le devine, sans que cela ne mette sur la touche des agents "mal formés" mais néanmoins productifs.
Moscou Côté disait d'ailleurs avec une grande franchise qu'il était "contre la reconnaissance professionnelle" ou, en tous cas, comprendrons nous plus tard, contre les implications financières que cela pourrait occasionner au niveau de la formation et de la mise en place de cartes de compétences. "Qui va payer? ."
Jean Collette, qui voit dans l'ACTA un cadre idéal pour régler le problème de la reconnaissance professionnelle, suggérait de faire un mini-sondage pour voir combien les agents sont prêts à payer, notamment au chapitre de la formation, pour en arriver à obtenir cette reconnaissance professionnelle. " Je fabule un peu, dit-il , mais avec l'ACTA on pourrait en arriver à faire nos propres règlements au lieu de nous faire dire quoi faire par l'OPC". Il invitait par ailleurs les agents à communiquer leur commentaires et suggestions à l'ACTA.
Tout le monde semble, en tous cas, d'accord sur un point : il faut faire quelque chose et il faut le faire vite. C'est exactement ce qui se disait il y a un an quand Go Travel Direct est arrivé dans le marché. Agents et grossistes se donnaient alors la main et allaient, disaient-ils, travailler fort pour revaloriser le rôle de l'agent de voyage et contrer GTD et son concept de vente en direct. Or, si dans les faits on constate des initiatives bien concrètes qui vont dans ce sens chez certains grossistes, il semble qu'à cet égard c'est le calme plat du côté des détaillants. Il y a bien eu une campagne publicitaire de l' ACTA dans le défunt magazine "partir" pour supporter le rôle de l'agent de voyage... Et l'ACTA paraît - il travaille fort en coulisse et fait des progrès en termes de membership mais tout cela ne s'est pas traduit, jusqu'a présent, par un message fort lancé au public.
Mais du concret il y en a tout de même eu à la fin de la réunion quand René Kirouac , chargé des communications au Conseil Québécois des Ressources Humaines en Tourisme (CQRHT) a brandi un document appelé " normes de compétences du conseiller en voyages" dont la dernière version a été élaborée en 2003 avec la collaboration du CITC et de L' APAV -lire notre article sur le sujet -, un document peu connu qui constitue peut - être le seul résultat concret d'une réflexion qui fête ses 20 ans...
Vos commentaires peuvent être utiles.
Oui, la lutte pour la reconnaissance de la profession fête son vingtième anniversaire et rien de très nouveau n'a filtré de cet échange d'idée, ce n'était d'ailleurs probablement pas le but de l' exercice. Toutefois, ces débats, trop rares et trop courts, ne manquent jamais de faire ressortir les profondes divisions qui existent au sein de l'industrie quant à la définition de ce qu'est ou devrait être un agent de voyage. Doit on d'ailleurs dire "agent" ou "conseiller" en voyage?
Au coeur du débat de la reconnaissance de la profession, la déchirure se situait mardi au niveau de l'importance des compétences versus l'importance de l'expérience.
Les panelistes ont en tous cas laissé voir qu'en ce qui concerne l'embauche, ils étaient prêts à fermer les yeux sur l'incompétence et l'inexpérience si un candidat se présente avec des dollars, entendez par là avec une belle liste de clients.
Déplorant qu'avec le système actuel, n'importe qui pouvait être agent de voyages, une dame demandait en effet aux panelistes quel choix d'embauche ils feraient entre un candidat qui ne connait rien au voyage, mais dit pouvoir garantir 1 Million $ de ventes, et un candidat qui a suivi une formation et possède les aptitudes requises. Elle obtint cette réponse spontanée et quasi unanime: "on choisit le candidat qui amène 1 million$!". Pour briser le silence qui suivit cette réponse, certains panelistes se mirent à patiner un peu par en arrière en ajoutant: " oui mais... nous jumelerions cette personne avec un agent d'expérience."
Du fond de la salle, un jeune homme déterminé à défendre l'importance de la formation lançait " On ne vérifie même pas les compétences professionnelles lors des entrevues. C'est une industrie qui est très mal gérée. La formation est très importante et c'est aux directeurs d'agences d'aider les nouveaux employés qui arrivent chez eux avec des diplômes."- Commentaire suivi d'applaudissements nourris.
Un dame qui disait n'avoir suivi aucune formation mais avait voyagé énormément, estimait qu'elle avait toutes les compétences requises pour être agent de voyages. Un propos contré par l'intervention d'un agent qui disait connaître l'Australie sur le bout des doigts, sans pour autant y avoir jamais mis les pieds, grâce à la formation.
Mais en fin de compte, ce sont les raisons pour lesquelles ce vieux débat resurgit qui font l'unanimité dans l'industrie. Dans un contexte ou l'Internet gagne des parts de marché, il faut que le public perçoive que l'agent de voyage est avant tout un professionnel qui offre une valeur ajoutée. Et il faudrait évidemment y arriver sans que ça coûte trop cher et, on le devine, sans que cela ne mette sur la touche des agents "mal formés" mais néanmoins productifs.
Moscou Côté disait d'ailleurs avec une grande franchise qu'il était "contre la reconnaissance professionnelle" ou, en tous cas, comprendrons nous plus tard, contre les implications financières que cela pourrait occasionner au niveau de la formation et de la mise en place de cartes de compétences. "Qui va payer? ."
Jean Collette, qui voit dans l'ACTA un cadre idéal pour régler le problème de la reconnaissance professionnelle, suggérait de faire un mini-sondage pour voir combien les agents sont prêts à payer, notamment au chapitre de la formation, pour en arriver à obtenir cette reconnaissance professionnelle. " Je fabule un peu, dit-il , mais avec l'ACTA on pourrait en arriver à faire nos propres règlements au lieu de nous faire dire quoi faire par l'OPC". Il invitait par ailleurs les agents à communiquer leur commentaires et suggestions à l'ACTA.
Tout le monde semble, en tous cas, d'accord sur un point : il faut faire quelque chose et il faut le faire vite. C'est exactement ce qui se disait il y a un an quand Go Travel Direct est arrivé dans le marché. Agents et grossistes se donnaient alors la main et allaient, disaient-ils, travailler fort pour revaloriser le rôle de l'agent de voyage et contrer GTD et son concept de vente en direct. Or, si dans les faits on constate des initiatives bien concrètes qui vont dans ce sens chez certains grossistes, il semble qu'à cet égard c'est le calme plat du côté des détaillants. Il y a bien eu une campagne publicitaire de l' ACTA dans le défunt magazine "partir" pour supporter le rôle de l'agent de voyage... Et l'ACTA paraît - il travaille fort en coulisse et fait des progrès en termes de membership mais tout cela ne s'est pas traduit, jusqu'a présent, par un message fort lancé au public.
Mais du concret il y en a tout de même eu à la fin de la réunion quand René Kirouac , chargé des communications au Conseil Québécois des Ressources Humaines en Tourisme (CQRHT) a brandi un document appelé " normes de compétences du conseiller en voyages" dont la dernière version a été élaborée en 2003 avec la collaboration du CITC et de L' APAV -lire notre article sur le sujet -, un document peu connu qui constitue peut - être le seul résultat concret d'une réflexion qui fête ses 20 ans...
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